La Zistoire au Cuicui

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Voici un recueil assemblé et en partie composé en 2000, à Château-Chinon dans le Morvan.
Atypique certainement, j'y ai mis des poèmes à la fois simples et drôles, gais et inquiétants.

La zistoire au Cuicui et les zot zhistoires à Tonton Thierry,
ça n'est vraiment QUE pour les zenfants !!!

 

La zistoire
au Cuicui

et les
zot’ zistoires
à Tonton Thierry

© Le cuicui 2001

 

SOMMAIRE

 

PARTIE :

HA ! HA !
KEK ZISTOIRES
POUR RIRE

REPARTIE :

HO ! HO ! HOU !
KEK ZISTOIRES
POUR REVER… OU CAUCHEMARDER

DEPARTIE :

HUM ! HUM !
KEK ZOT’ ZISTOIRES
POUR REFLECHIR

Un amour de Girafe Le Papillon et la Pâquerette Conseil à l'Autre
Echec au Roi Bord de mer Un Poète
Le petit poème stressé Le Maître de peinture Le Cormoran
A B C D E F G Poème à Lou La Fable des trois perdus
Sauf Les petits rats Le Bocal
Quelle histoire de fous ! Un Clown aimait une Lumière L'Enfant, la Rose (et le fromage)
A la croqu'Odile La Légende des cent Géants Comptine
Variation pacifique La Vengeance des Poupées Un enfant naît, un enfant meurt
Les antis A Cherche-Poux Vertiges
La Zistoire au Cuicui Le Tango des garçons bouchers Vers la fin de ce siècle

 

 

HA ! ha !

Partie :


KEK zistoireS

pour rire !

 

 

UN AMOUR DE GIRAFE

 

J'écris, moi, des histoires à dormir allongé,

Des histoires légères

Comme le toucher de baguette des fées ;

Des histoires en couleur

Pour les rêves d'enfants

Quand les enfants ont peur

Et du noir et du blanc.

 

... Une girafe qui passait se penche un peu sur mon poème ;

Elle étire très loin son cou ;

Ses yeux couleur noisette ont de longs cils charmants...

 

Ah ! si j'étais un peu plus grand,

Un peu plus fou,

Je lui déclarerais tout de go que je l'aime

Et je lui sauterais au cou !

 

- Mais qu'est-ce que tu dis là ?

Dit l'animal touché

Par la ferveur inouïe de ma déclaration :

Tu écris des histoires à dormir allongé ?

Moi, mes trop longues pattes ne permettent pas

Que je vive l'Amour dans cette position !

 

Adieu ! pour nous la vie à deux est impossible...

La Nature m'a faite ainsi, inaccessible...

Et je suis opposée à la vivisection !!!

 

Elle s'en est allée de son pas de girafe

Rejoindre ces grands lacs où les fauves vont boire,

- Et ma girafe aussi -,

Lorsque tombe le soir

Et que la nuit se charge de peser vraiment

Sur les paupières lourdes, lourdes, lourdes,...

Des petits enfants.

 

sommaire

Echec au Roi

 

Qu’est-ce que c’est t’y que ce roi fou
Qu’ya des bouts de cailloux dans la tête ? !
Nom d’un p’tit bonhomme, c’est vrai qu’il est bête :
On ne peut pas le marier du tout !!

Or chacun sait qu’un roi sans reine
C’est comme un vélo sans guidon…
On s’accroche où ? Où c’est qu’on freine ?
Ce roi sans reine, il est bidon !!

En la matière politique,
Il est brillant… comme une poterne !
Son truc à lui c’est le comique
Et ça nous met la Cour en berne…

Toujours il joue, bijoux, cailloux,
Choux, hiboux, joujoux, genoux, poux !
Et quand il ne joue pas, il dort :
Ce roi n’est pas conquistador !

Dans les coulisses du pouvoir
Celui qui tire les ficelles
C’est le grand fou du Roi, faut voir
Comme il attire à lui les belles !

Tant et si bien qu’ le roi âgé,
Il est foutu, râpé, fini :
Il va falloir le remplacer
Par un p’tit prince, jeune et joli !

 

 

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Le petit poème stressé

(poème à dire avec un zeveu sur la langue)

 

" - Je suis un p'tit poèm' stressé.
    On m'a fait court ; je suis pressé.
    Je peux juste aller jusqu'en bas
    De la page - et c'est déjà ça ! (ad libitum)

    Moi, mon unique liberté
    C'est un bristol d'un seul côté :
    J'ai le recto pour m'exprimer ;
    Au verso, il y a des versets... (ad libitum)

    ' Quand on est p'tit on n'est pas grand '
    Partant de là, pour exister
    Faut réfléchir avant d' parler
    Et dire un truc intelligent ! (ad libitum)

    Plus que trois centimètres avant
    Le bas d' la page et c'est fini !
    C'est pas beaucoup même en tout p'tit...
    Vite ! une astuce... Ah ! j'ai trouvé ! (ad libitum)

    Il suffit de se terminer
    Tout comme on avait commencé :
    ' Je suis un p'tit poèm' stressé
     On m'a fait court et compressé...' (au 3ème vers en boucle)

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A B C D E F G

Nicolas veut des dragées !

G H I J K L M

 

Charlotte aussi car elle aime

M N O P Q R S

Les dragées que la maîtresse

S T U V W

 

Donne aux enfants bien él’vés !

W X Y Z

Car les dragées ça les aide

A B C D E F G

 

A progresser sans danger ;

G H I J K L M

A résoudre les problèmes

M N O P Q R S

 

De faiblesse ou de paresse…

S T U V W

Et peut être à me trouver

W X Y Z

Une ultime rime en Z ! ! !

 

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Sauf

Hurler

Par un trou de serrure,

Bonjour !

Puis, demi-tour :

Sans rien attendre d'aventure,

Ne voir en un futur

Qu'un Tout obscur

- Sauf l'amour !

Passer

Dans une vie

Sans s'arrêter,

Mais vérifier

Qu'aucune envie

Inassouvie

N'aura suivi

- Sauf l'amour !

Jeter

En masse

Un bouquet de jonquilles

A la première fille

Qui passe

Et, volte-face !

Que tout s'efface

- Sauf l'amour !

Saigner

Un peu

Tous les matins

D'un petit chagrin

Comme il pleut

Dans les yeux...

Rien ne s'émeut

- Sauf l'amour -

Rien alentour ?

...

L'amour est... SAUF !

 

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Quelle histoire de fous !

 

Y a pas la girafe au long cou…

Où çà ? Où çà ? Où ?

Dans les égouts à…

- Egouts à gadoue -

De Ouagadougou !

Y a pas les Hippos dans les eaux

Où çà bout çà bout

Sinon les zizis

Sinon les Hippos

Rosiraient Z’ au zoo !

Y a pas le Zébu si bizarre

Mais où ? Mais où ? Z’où ?

Au Zambèze, osons !

Disaient les busards,

Cueillant au hasard

A coups de rasoir

Des roses zélées

Et des zébus laids

Pour les beaux élus

D’Oz à Zanzibar.

Y a pas le vilain méchant loup

Hou là ! Hou là ! Houuuu !

Dans le Chihuahua, au Titicaca ?

A la mi-août,

Ni sur l’Etosha, ni même à Ghangsha !

Rien à Port-Vila

- Les cochons vont gras -,

Ni à N’Djamena :

De loup y en a pas !

Et à Lou Tcheou ? Dis le loup, t’es où ?

Où t’as fait ton choix ? Est-ce à Ushuaia ?

- Là ! Uddevalla, Vytegra, Wuhu ! ! !

Vite et gras… Hou hou !

Qu’importe ! où l’on joue, pas de loup du tout !

Y a pas de doux gars à doudous

Des doudous d’où çà ?

Des doux gars de goût

Au goût des doudous

De Ouagadougou !

 

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A la Croqu'Odile

Moi j’te croque Odile

A la croque-au-sel

Croyait l’crocodile

En croquant l’Adèle…

Car il s’était trompé d’prénom

En recherchant dans l’annuaire

Un divin restau où l’patron

Vous sert la serveuse au dessert

Vous sert la serveuse au dessert

Moi j’te croque Odile

A la croque-au-sel

Croyait l’crocodile

En croquant l’Adèle…

Odile est la tante d’Adèle

- Odile est tante… en dilettante !

Adèle, la nièce d’Odile,

A des laitues dans le jardin…

Adèle, es-tu dans le jardin ?

Sacré nom de nom !

Vous m’en direz tant !

Et cochon qui s’en dédie…

Ca crée des tensions

Dans les porcheries,

Et croco qui sent des dents… du fond !

 

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Variation pacifique

Ma tante est à Tahiti.
A Tahiti ma tata,
Mytho, mate mon tonton !
Youkoulélé su’ l’ feu
Tamouré d’envie…
Mon tonton à Tahiti,
Tétant ma tante entêtée,
A tout du matou maté !
Youkoulélé su’ l’ feu
Tamouré d’envie…
 
                Mon tonton et ma tata
                Mitonnent un matété
                D’mouton à Tuamotu !
                Youkoulélé su’ l’ feu
                Et tamouré d’envie…

 

sommaire

Les antis

 

Quand rien ne va plus

Que font les Antis ?

Dîtes ! que font-y ?

Je le donne en cent,

Je le donne en mille,

Je le donne en plus :

Ils sont mécontents

Ils sont difficiles

Ils sont excités bien pis que des puces !

 

Ils sont contre,

Tout à fait contre,

Et ils le montrent !

 

Les anti-mites militants évitent les anti-sémites ;

Les anti-dépresseurs prisant trop la presse dépriment ;

Les anti-fouling anéantis font des footings et des loopings en Italie ;

Quant aux anti-européens
- Pour un, pour eux, pas trois euros ! -

Ils arpentent le cours d’Ajot
Et plantent là leurs doux bambins
Comme des bouts-d’choux de Bruxelles

Pour les beaux yeux d’une Isabelle,

Les biscottos d’un hidalgo,
ou pour un radis croque-au-sel
servi entre deux doigts d’porto !

Les anti-moines amidonnés

Damnent la madone au dîner ;

Les anti-rouille ont dérouillé ;

Les anti-mousse tiquent,

Les antibio tiquent,

Et les antipathiques antithétiques

Tiquent aussi…

Tous les anti-militaristes militent manu militari

Les anti-roulis roulent ;

Les antilopes lapent l’eau

Aux antipodes

A Landeleau ;

Les antinomiques nîmois

Miment la Monique et son plis minois…

 

Tous les Antis font les méchants !

C’est écœurant

Mais c’est comm’ ça !

 

Et le monde, il est dans d’beaux draps !

Car tout le monde il est anti…

Car tout le monde il râle anti.

Ben oui...

 

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LA ZISTOIRE AU CUICUI

 

Un chézillon gayeux bisouillait tengrement :

Tireli cuicui ! tireli cuicui !

C’éfut le printété… C’ontété l’authiver,

Lontenguement de gre, de bre, de fre, de vre

Où quatreize estempêtes à cumulo tombâtes

Enzoù ? La maisau chézillon

Qu’état mini !

Adonc a vrible, a gremble, a crâle

A crâle tantsi

Quétéfout la supra chocotte à le cuicui

Qu’état itou chicrotte mini !

L’a la genule adrote aflanche et la gremblote au zailes bouts

Le chézillon dessus l’arbranche l’étoufou !

La trouillpépette vraimégament

Da por la brêle chézillette

Y ses zoziaux pareilkifement !

Bonheureuzment l’ava construt

La domignonne maisillette

Avé trocoup de kalitu !

L’avait magno de le chambris

Eda beauplein de fenêtules

Aussula dé chemiranda ;

Mêmla murelle éta gremplie de la volide

Et de chardoise abel crochée !

Tantébiensi qu’la maisoché

L’a brigrement résistenu

A les quatreize estempilettes

En l’authiver…

Le chézillon gayeux bisouillait tengrement

C’éfut le printété… Finaleureusement !

 

sommaire

 

Ho ! ho ! hou !

REPartie :

KEK zistoireS

pour REVER…
Ou
Cauchemarder !

 

Le Papillon et la Pâquerette

 

Tiens ! c’était le Printemps et je n’en savais rien ?

J’étais tant occupé à des métamorphoses…

Pardonnez-moi, je crains de n’être pas très bien

Informé de toutes ces choses.

 

J’étais il y peu, rampante, une chenille,

Mon costume annelé, vilainement velu !

Vous n’imaginez pas comme dans ces guenilles

On se sent à l’étroit, comme l’on se sent nu !

 

Je voulus désormais un costume de soie ;

Chrysalide, j’aurais une nouvelle vie !

Mais le rêve au réveil n’est pas ce que l’on croit :

Je me vis enfermée dans ce nouvel habit !

 

Chaque luxe a son prix ! Il fallait que j’en sorte

Car l’immobilité ne me sied pas vraiment…

Mes pattes en poussant m’ont ouvert une porte ;

Je sortis papillon de ma prison d’argent !

 

Depuis je me nourris du nectar que les fleurs

Aiment à distiller ; aussi faut-il me pardonner :

Si je rentre un peu saoul le soir,

C’est que de ci de là j’ai trop papillonné.

 

Je suis libre, à présent qu’aux clochettes des fleurs

Carillonnent les bruits bourdonnants du printemps.

Mais je cause je cause et j’en oubliais l’heure !

Je vous quitte, on m’attends.…

 

Voulez-vous prendre un peu du suc de cette rose

Ou bien préférez-vous une leçon de choses

Sur la vie qui s’écoule au ras des pâquerettes ?

 

Regardez ! Penchez-vous, là, tout près vers le sol :

Le tapis qu’on croyait être un manteau de neige

Ce ne sont que des fleurs qui poussent leur corolle

Au dessus des brins d’herbe et font un florilège.

 

Leur cœur est si menu qu’il en est vert encor ;

Est-ce d’avoir fêté le départ de l’hiver ?

Une abeille butine ou peut-être dévore

Une miette tombée depuis l’astre solaire.

 

- Pâquerette jolie, mignonnette des prés

L’on t’aime un peu… et tu perds un pétale ;

Beaucoup… et le second de ta robe est tombé ;

Passionnément… Ce jeu est vraiment infernal ;

A la folie ? C’est le moment de s’arrêter !

 

Quelque beau brin de fille occupe vos pensées ?

En effeuillant, anxieux, cette petite fleur,

N’est-ce pas de l’amour que vous allez chercher

Vers la bouche de celle à qui tient votre cœur…

 

" Tiens ! Voici ! Prends ma pâquerette,

Dernière enfant de la beauté ;

Ta benjamine, ta fluette,

Ta ressemblance dans les prés. "

 

 

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Bord de mer

 

Passés les feux de la Saint-Jean, voici l’été !

C’est un désir de plage qui nous prend,

De sable chaud ou de galets,

D’un océan de bleus intenses

Et d’un soleil si haut, si haut,

Que son reflet s’en vient laper

La plus petite vaguelette

Qui danse libre dans l’été, parmi les flots.

 

Le ciel est bleu comme la toile d’un grand maître ;

Et dans les airs une mouette

Cherche en dansant les courants chauds

Qui la reposent.

 

Les vagues dont on sait qu’elles sont l’aquarelle

De quelque peintre extrême, en haut, dans les nuées,

Sans cesse allant venant repeignent au rouleau

Cette toile de sable et d’eau… née de l’été.

 

Souvent les anémones, nénuphars des flots

Tapissent d’émotion le fond de ce tableau.

 

Paysage fleuri, couleurs complémentaires,

Lorsque l’or du soleil se mélange à l’eau bleue,

Et que du magenta, l’anémone de mer

Vient rehausser le tout… on se surprend à croire en Dieu.

Et si l’on faisait l’inventaire

Du monde qui dessous la mer

Nage ou s’enfouit ?

De tout ce qui l’été venant

Se reproduit

Et que l’on pêche.

 

Divins homards et vous, dormeurs

Qui somnolez sous les cailloux

Dans les casses d’eau, dans les trous

Réveillez-vous !

Lorsque le mer est retirée

Méfiez-vous du pêcheur à pied !

Et vous les seiches ne restez

Auprès des cales abritées !

Prenez le large, crustacés,

Céphalopodes et poissons !

L’homme pêcheur vous aime assez

Mais c’est pour… la dégustation !

 

Et s’il vous veut dans son assiette,

Priez, priez Poséidon !

Qu’il nous déclenche une tempête

Ou qu’il dépêche à vos côtés

Quelques sirènes qui sauront

Tourner la tête

Du pêcheur à pied !

 

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Le Maître de peinture

 

- Ce soir quand la nuit tombera

Nous peindrons un tableau !

La nuit tombe...

Peignez !

Nous dirons pour simplifier,

Que la lune est triste...

J'ai dit : la lune est triste.

De sa bouche pendante

Perlent de petites larmes de rosée.

Trempez, sans un mot,

Le pinceau

Dans ces pleurs immortels....

Commencez... L'AQUARELLE !

(Le maître apercevant l'esquisse d'un élève : )

Voici qui est bien fait !

Ce chapeau qu'on voit là....

L'élève :

- C'est un toit !

- Cette vitre...

- Est un œil... Ou, parfois...

(il tourne le miroir qu'il tenait ,vers le maître)

Le visage grinçant de l'orgueil !

- Cette porte...

- Est la bouche !

- Cette pierre...

- Est la dent !

- Où est l'Eternité ?

- Elle est cachée dedans...

 

 

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Poème à Lou (la petite fille de Jean-Pierre Rosnay)

 

J’oubliais.

 

C’est le vent d’Ouessant qui frappe à ma fenêtre et qui dit les secrets que les vivants d’ici ne savaient.

Je cours à la lande décrocher le bouquet de genêts qui sur l’onde posé, montre la vague où la mouette échappée de l’écume prend son vol de libre certitude.

 

Vive toi, l’enfant qui vient à nous, et vivent ceux qui t’aiment ! Les portes d’un vieux manoir s’ouvrent devant toi et la faucheuse qui tenait les lieux s’éloigne ;

 

Il y a, sur le bord d’un carré de pierres, douze korrigans qui fredonnent en se balançant doucement (comme un brin de genêt dans le vent d’Ouessant...) ;

Il y a une vague au diapason de l’océan qui est la tienne et sur elle on portera les voix célestes des sirènes jusqu’à toi ;

Il y a la grande ourse et la petite ; et cette étoile aussi qu’ils ne nomment jamais ;

Il y a des nuits de lune et des matins de brume ;

Il y a des soleils en hiver, surtout pour les roses nouvelles et des crachins comme des larmes de bonheur sur tes deux joues ;

Il y a tes sabots et ton petit tricot ; Job et sa cornemuse ;

un concert de binious et il y a surtout dans les bras d’une fée le gui que la serpe des druides a coupé ;

 

Il y a tout cela et plus dans les vœux que la Bretagne fait pour toi, l’enfant Lou, la petite marraine, follette dont le feu séduit déjà le petit peuple.

 

Exulte ! Vis !

Pose tes pas où jamais d’autres n’ont osé !

 

Sois et fais être !

Tel est ce vœux que le vieux monde, en ce jour prévenu, pose à tes pieds.

 

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Les petits rats

Les petits rats rêvent d’étoiles

Dans les couloirs de l’opéra.

Ça vous grignote un entrechat

Du fond de l’âme,

Un petit rat qui fait ses gammes

A l’opéra.

Ça vous répète un saut de chat

Sans se lasser,

Une arabesque, une glissade

Un échappé,

Un petit rat qui se voit déjà

Coryphée !

Puis, coryphée, qui rêve d’être

Un jour dans le corps de ballet,

Première danseuse peut-être,

Et à l’issue d’un grand succès,

Danseuse étoile proclamée !

Les petits rats rêvent d’étoiles confirmées !

 

Danser, danser sa vie, comme on prendrait le voile,

Avec au fond du cœur un bel espoir d’étoile,

C’est tout donner de soi, tout recevoir d’autrui :

Un drame de douleur

Pour un rêve de fleurs…

Puis l’âme s’envole, infinie !

Et l’on chuchote, et l’on se dit,

Dans les couloirs de l’Opéra,

Que toutes les étoiles ont une place en paradis…

Si l’on écoute bien la sueur et les larmes,

Qui perlent des parquets de bois et des tutus,

Une place de grâce et de beauté, de charme,

Entre la bonne Vierge et le petit Jésus.

 

 

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Un Clown aimait une Lumière

 

Un clown avait pour une étoile

Des bouquets tendres dans les yeux.

A l’aphélie de son étoile,

Il soupirait d’amour pour deux…

 

La belle traversait les airs

Comme un ange au vol suspendu :

Si menue sur son fil de fer ;

Si gracieuse dans les nues.

 

Un clown aimait une lumière,

Une comète aux doux cheveux…

Mais comment paraître sérieux

Quand on amuse le parterre ?

 

Il régnait en bouffon grotesque

Sur les rires désaccordés.

Parfois les rires montaient presque

A la hauteur de son aimée…

 

Un clown aimait une beauté

Bien au-dessus de ses moyens.

On le voulait mal fagoté ;

On s’en moquait pis que d’un chien.

 

Tant elle était vive et légère,

Tant il était lourd et honteux.

Ce qu’il rêvait depuis la terre

Elle en avait rempli les cieux.

 

Un clown aimait une danseuse

Inaccessible sur son fil ;

Et toujours la foule odieuse

Raillait son pauvre amour fragile…

 

Chaque soir après les adieux

Il pleurait sur le fil de l’air

Le bonheur que de tous ses vœux

Il appelait depuis la terre.

 

Quand les lumières de la rampe

Avaient éteints leurs yeux de feu,

Sous le pâle éclat d’une lampe

Il restait seul et malheureux.

 

Il se voyait dans le miroir

Et mesurait, pauvre phalène,

La vanité de ses espoirs

Comme un fou s’éprend d’une reine.

 

Sur la joue du clown amoureux,

Du pantin à la triste mine,

Coulait une larme blanc bleu

En désespoir de colombine.

 

Le clown adorait cette fée

Comme on peut aduler un dieu.

Un soir sur la piste étoilée

Il a fermé les yeux…

 

Il a voulu, Pierrot lunaire,

Dans un ultime élan d’amour

Offrir son cœur à sa bergère

Et la rejoindre pour toujours

 

Hélas le rire d’un Auguste

A froissé son rêve soyeux.

Et le cœur du petit clown fruste

A cédé sous le poids des cieux.

 

Alors les enfants de la piste

Tous les moqueurs, tous les fâcheux,

Ont pleuré le petit clown triste,

Le pauvre Pierrot amoureux.

 

Mais la chanson dit qu’une étoile

En cet instant s’est allumée

Sous le grand chapiteau de toile

Bien au-dessus de la mêlée

 

Et le clown qui rêvait d’aimer

Autant qu’en amour il se peut

A rejoint ce soir-là les cieux

Où dansait la belle espérée…

 

 

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La Légende des cent Géants

à Er Lanic.

Ceux là qui avaient peur de l'eau

Voyez comme ils marchent sur les vagues !

Désormais l'océan assagi

Déroule sous leurs pas des tapis de marine

Vers L'orient.

 

On dit, mais en cela je rapporte le chant des sirènes,

Que la lune était pleine et que dormaient les eaux.

Or pour faible qu'il soit, le chant d'un vieil hibou

Déploie ses ailes de magie sur la Saint Jean.

Je ne suis qu'un enfant ;

Je vais à pas feutrés parmi les champs de pierre

Eveiller le hibou,

Lorsque la lune est pleine

Et que les âmes des géants

Ont des fourmis pleins les genoux...

 

Je ne suis que l'enfant de Saint Jean,

Feu follet des légions de l'ombre.

A mon bâton de chêne noueux

Flotte, silencieux, l'étendard de la nuit :

Disque d'argent sur fond de toile noire pailletée

S'il claque le rappel des âmes,

Il faudra, les passants, passer,

Rentrer vos dames.

 

Ceux-là qui avaient peur de l'eau

Voyez comme ils plongent dans la vague

Désormais, à six pieds sous la crête des flots

Pointent leurs dagues.

On dit, mais en cela je rapporte le chant des sirènes,

Que la lune était pleine et que grondaient les eaux.

Or, que l'on scelle un feu à la Roche qui Tremble,

Et son balancement semble d'un bâtiment.

 

Je ne suis qu'un enfant de la race de Cian

Je vais à cœur brûlant animer le rocher

Du mouvement des eaux

Lorsque la lune est pleine

Et que les crocs de CENT géants

Guettent l'approche des bateaux.

 

Je ne suis que l'enfant de Saint-Jean,

Fils de Lug-au-long-bras, Dieu lumière :

A ma lanterne les errants sont éphémères...

Une voile perdue... ô marin, vois la flamme !

Et vire un cap au nord ou bien remets ton âme :

Où la septième lame a de franche coudées,

On entendra le chant des morts avant l'été...

 

Ceux-là qui avaient peur de l'eau

Voyez comme ils crochent dans la vague

Désormais, lacérées sous la griffe des flots

Rompent les cargues.

 

On dit, mais en cela je rapporte le chant des sirènes,

Que la lune était pleine et que hurlaient les eaux.

Or s'il reste une chance encore au naufragé,

Elle est infime quand la trompe joue du vent.

Je ne suis qu'un enfant

Né du songe des runes

Je porte le torque d'Etain et le croissant

Je vais, parachevant les ordres de la lune,

Aboucher le carnix et déchaîner le vent.

Je ne suis que l'enfant de Saint Jean, le très nain,

Le rejeton de tous les temps, mais les géants sont à ma main

Car j'ai le souffle des gorgones

Et le pouvoir des quatre vents,

Je sais le chant qui déraisonne les courants.

 

Je sais encore, étant sans âge,

Que ce marin ne vivra pas

Déjà qui prie, se décourage

Et qui se noie.

 

Ceux-là qui avaient peur de l'eau

Voyez comme à regret ils regagnent l'estran

Désormais, c'est léchés par l'écume des flots

Qu'ils se racontent leurs Saint-Jean.

 

On dit, mais en cela je rapporte le chant des sirènes,

Que la lune était reine de CENT-UN géants...

 

 

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La Vengeance des Poupées

 

Dans un coin de pénombre au grenier,

Entre les malles et les toiles d'araignées,

De très belles poupées anciennes s'ennuyaient :

" Porcelaines et chiffons,

Fanfreluches et crépons… "

Lorsque filtre sous les combles

Une lune au vert rayon,

On voit les poupées revivre, dirait-on...

C'est minuit... Ou, peut-être, il n'est d'heure à présent

Que le monde sans vie se reprend.

Sous le doigt de Phœbé

Cette chose qui brille,

Est-ce un vers ? une bille ?

Ou l'étrange vision

D'un œil jaune et perçant de poupée ?

C'est à l'heure où se ferment les ailes des anges

Et les yeux dans les lits

Que les rêves des enfants dérangent

Les mamies...

C'est un œil donc ! il vit…

Et déjà le silence est trop lourd.

A présent ils sont deux, puis deux paires autour

Qui s'éveillent et scrutent la nuit.

Bientôt l'ombre amadouée l'on peut voir

Que ce sont trois poupées dans le noir :

Et Pauline et Rosette et Fanny

Qui papotent, complotent ainsi.

La première poupée fait un signe

Invitant ses amies à l'aveu

Et d'un geste précis leur désigne

Epinglette, bougies et cheveux...

Claudicante, la petite tricote peut-être un pull

Et la grande à son bras fait un pas ;

La troisième défait son chignon ridicule

Et s'ébat.

" - Cela fait bien longtemps, longtemps,

Dit la poupette puînée,

Que notre petite maman

Nous a, vilaine ! abandonnées...

Souvenez-vous, sœurettes, quand

Au soir de son rêve engrossée,

Elle nous a si méchamment

Oubliées dans ce noir grenier…

Mais la lune a changé de camp :

Occupons-nous de son bébé ! ! "

C'est la vengeance des poupées – fille perdue !

Qui tard se trame sous les poutres du grenier,

L’ignorais-tu ?

La plus laide poupée s'ébaubit ;

La noiraude se frotte les mains ;

La mignonne ricane de l'ignominie

Et saisit une peau de chagrin.

Aussitôt sous la lune on apprête

Tous les ingrédients de la sorcellerie :

Les bougies, les cheveux, l’épinglette...

Et commence la cérémonie !

La pénombre ne laisse rien voir ;

C’est l’oreille qui dit ce que font

Les horribles fadettes de notre histoire

Penchées là sur le vieux guéridon…

Leurs menottes malaxent, raniment

Une pâte de cire et de son,

Et parfois des crachats enveniment

Ce mélange à l’étrange mission…

Puis, froissant le silence effrayé,

Comme on lance en la nuit un long hululement,

La triade aux accents éraillés

Psalmodie l’anathème de l’envoûtement :

" Alabri-cadabri-cadabra !

Badaboum-abobo-lebébé ! "

Les naines malsaines ont levé le bras

Et piqué méchamment l’effigie de bébé.

C'est la vengeance des poupées, mal entendu,

Qui hante les rêves légers…

Tout est perdu !

Brusquement, branle-bas de combat !

La maison se réveille en sursaut :

Tout se presse, on s’inquiète tout bas,

Penché sur le fébrile berceau.

Quelle mouche a piqué le sommeil

Du bijou qui dormait en cet écrin de soie ?

L’enfant hurle à la mort, la maison se réveille

Il faudrait quelque chose… mais quoi ? 

" Je connais, dit la mère, un remède à ce mal ! "

Aussitôt elle court au grenier.

Et, fouillant par instinct dans une ancienne malle,

En extirpe trois belles poupées…

" Ah ! Pauline ! Rosette ! Fanny !

Venez-là, mes mignonnes chéries !

A vous trois je confie cette grave mission

D’apaiser mon petit nourrisson ! "

A-t-on vu cet instant le sourire entendu

Que s’échangeaient sans bruit les douceâtres marraines ?

Ou senti, remarqué comme elles ont tendu

Leurs menottes albâtres de porcelaine ?

C'est la revanche des poupées, bien entendu,

Qui tisse son rêve enchanté,

N’en parlons plus !

Quand tout près d’un berceau cette nuit,

Dans un rai de la lune émeraude,

Radieuses, veillaient, sans un bruit, les ribaudes,

Sur l’enfant calmement assoupi…

 

 

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A Cherche-Poux

Ode à la très glorieuse gloire
du F.L.N.J.

Canal hystérique !

 

Or, nous nous mîmes brusquement à détester les nains.

- Non pas que nous eussions à nous plaindre d'eux -

D'ordinaire, les nains vivent en bonne intelligence avec les fous !

Mais cela prit un soir de lune,

Un soir de chou,

Après la danse des Fortunes

A "Cherche-Poux".

Qui eut le trait ?

On ne peut dire,

Un nain ? Un fou ?

C'est au délire que les reins doivent des coups...

Car cela prit un soir de lune,

Un soir de chou,

Un soir que la blonde était brune

A "Cherche-Poux".

Partout on vit s'armer des nains

Comme des fous

Fourchettes, couteaux pour les uns ;

En face, nous,

Qui portions piques et machettes - coupe-choux.

Puisque ce soir était de lune,

Etait de chou,

Après la danse des Fortunes

A "Cherche-Poux".

Chaque bosquet recèle un nain

- s'il n'en est qu'un -

Or chaque branche porte un fou

- pas fou du tout - :

Car de plus haut se voit le nain,

Mieux il s'en joue...

Ainsi du moins pensaient certains

Parmi les fous.

Mais chez les nains c'est autre chose

Voyez-vous...

On dit du fou que sa névrose

Gobe tout.

Donc à l’abri de ces bosquets

N'étaient de nains

Que peu ou prou,

Pour peu qu'ils soient vu d'assez loin,

De haut surtout !

Ainsi leurrés les fous

Sautaient à se rompre le cou,

Sur des nains, factices, de caoutchouc,

Des nains de jardin, dirons-nous !

Bientôt la stratégie des nains

Allait avoir raison des fous

Quand dans la nuit blanche une main

Soudain moucha la lune-chou…

Et ce fut dans l’obscurité

La grande réconciliation :

Les nains à petites foulées

Sautaient au cou des histrions !

De leur côté les fous avaient

De délicates attentions

Pour tous les nains qu’ils rencontraient,

Pour tous les nains… sans rémission !

Cela dit pendant que les uns

Amidonnaient la lune-chou,

Les autres, prévoyant en tout,

S’offraient une poignée de nains.

Mais un gnome malin ricanait dans les bois…

 

 

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Le Tango des garçons bouchers

 

 

A l'occasion, les chats seront châtrés,

S'il faut aller jusque là, cher collègue,

Pour découvrir, de l'immortalité,

Le grand secret que la science nous lègue !

A l'occasion, les chats seront châtrés,

Les chiens coursés, les oies gavées et les colombes,

A la cuiller, on va les dépecer

Et s'il le faut, les finir à la bombe !

Hardi petit ! Faut pas traîner

Tranchons coupons ouvrons scions cette bestiole

A vos couteaux ! Pas de quartier !

Je prends la tête, à toi les bras et les guibolles !

Ah ! que de sang on va verser

Pour aller farfouiller au fond de ses entrailles !

Ca va tâcher nos tabliers...

Tant pis si c'est pour que la science nous le baille,

Ce grand secret d'éternité,

Celui qui fait rêver les vieux et les femelles

Et babiller les nouveaux nés

Déjà prostrés sous les jupons des jouvencelles !

De l'occiput au péroné

Sans oublier bien sûr le grand zygomatique

On va chercher - on va trouver -

Le nerf de la longévité diplomatique

Le truc en plus dont ont rêvé

Tous les papys de la cinquième république

Et par lequel ils vont gagner

Des points sérieux dans les sondages politiques

Ah ! Trifouillons donc ce colon

On n’ sait jamais : le grand secret y est peut-être

Et ouvrons l’œil au cas où c’qu’on

Le voit passer candide au bas de la fenêtre…

Au pis-aller, dans les abats,

On trouvera de quoi combler les empathiques,

Les vieux briscards, les pieux soldats,

Les habitués de la cuisine politique.

On leur fera, juste retour,

Un plat d’andouille au beau fumet démagogique,

A ceux-là qui nous ont pris pour

Des niquedouilles à leur façon diplomatique !

Alors ouvrons la carmagnole,

Piquons, tranchons, sans honte en la basse vérole,

Car plus sont hautes les idées,

Moins en pratique elles seront suivies d’effet !

Oui da !

 

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Hum ! hum !

DEPartie :


KEK ZOT zistoireS

pour REFLECHIR…

 

Conseil à l'Autre

 

Quand ce que tu écris te semble malheureux...

N'écris pas !

Quand ce que tu as dit pleure au coin de tes yeux...

Ne le dis pas !

Quand il te prend l'envie de nous vomir un feu

Qui ne soit pas de joie,

Eteins !

Ferme les yeux et vois :

Ici sont les ténèbres vides de ton âme ;

Ici est la caverne où la souffrance brame ;

Ici sera bientôt la chasse d'aujourd'hui

Si malgré tout le verbe est dit...

Tu dois apprendre à désapprendre !

Quand des braises tiédies, le foyer se rallume...

Jette la cendre !

Quand un relent d'avoir été masque ta plume

A se méprendre

Ou quand un vieil hiver gèle sur toi sa brume

A te surprendre,

Fuis !

Ferme la porte et pars !

Demain retentiront les trompettes sonores ;

Demain le cœur battra quand se taira le cor ;

Demain quand tu diras : " ce soleil est le mien ! ",

Si tu le suis, n'emporte rien !

Il y a des chemins qui jouent à ciel ouvert...

Au pays de l'espoir !

Il y a des matins riant de sources claires

Auxquelles tu peux boire !

Il est de grands destins portés par la lumière

A travers le miroir

Du temps...

Ne te retourne plus sur le soir

Qui descend...

Va ! Je t'attends...

 

 

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Un Poète

 

Un poète, disait l’enfant, c’est quelque chose que l’on suit comme un oiseau suit un bateau. J’avais des ailes, et je ne le savais pas. D’abord on est posé, là, sur le bastingage. Alors le vent… la toile… et la Vie désormais entreprend de souffler, de claquer. Tu es petit encore. Mais tu penses déjà qu’avec ces ailes-là, ces plumes bien serrées, cette aspiration, cette envie de voler… tu décolles ! c’est tout : nous, naturels en somme !

Un poète est comme un oiseau : il te montre le champ de l’air ; au plus haut il t’engage. Un poète fait naître un grand souffle intérieur, et comme on est porté ! Vers quoi ? Les horizons illimités reculent, et le monde tremble devant soi...

Un poète ça dit : "Je te montre l’Air". Ca ne vole pas forcément. Ca ne nous apprend pas non plus comment voler. Ca seulement suggère... Ca nous élance sans filet parce que quelque chose en nous a vraiment remué, quelque chose de vrai qui te sourdait au fond, sans doute trop profond pour jamais t’évader par tes seuls, par tes propres moyens… Un poète te sème un champ de blé dans l’âme : et ça te donne enfin un air de papillon. Un poète te dit : "Va vers tes fleurs à toi ! pille-les ! grandis-les !" Et soudain les voici comme forêts fleuries.

Un poète, ça prend, la plupart de ton temps, un chemin différent. Ca quelquefois te suit, le regard à la proue, comme un bébé de lui ; Mais toujours il poursuit sa route... Et cependant toujours il montre tant d’amour, que tu crois bien qu’à force de te regarder, il va peut-être s’échouer, pauvre poète…

Un poète, peut-être, c’est un sacrifice. Ca n’a pas un soupçon de jalousie. Ca se survit vraiment par ton prolongement. Comme un bateau à voile aime la mouette qui prouve la terre. Un poète, c’est un nid de mouettes. C’est le premier, le seul inventeur de la terre ! Ca rêve, et lorsque toi si petit tu te prends à son rêve, quand enfin tu y crois, alors toi tu grandis ! Tu confirmes le rêve et tu lui donne vie. Alors tu changeras tes sandales de glaise contre les ailes du soleil. Bientôt tu brilleras plus fort après minuit. "

 

Et le petit disait : "Mon poète – bateau, oh ! je vous en supplie, ne me le coulez pas ! Il est la source de la Vie. Il rêve et de son rêve naîtra ta réalité... Ce qu’il invente ne peut être, mais toi, de ce qui ne peut être, tu fais ce qui sera demain. Un poète ça n’a qu’une seule obsession : créer d’autres poètes… et disparaître à bon escient."

 

Bien entendu, le petit ne disait pas cela; il ne le disait pas ainsi. Mais je compris, moi le poète, ma force et la sienne, mon rêve et sa réalité, notre futur... Je traçais un long sillage dans le vaste océan des possibles, et nombreux ils vinrent, les blancs oiseaux des autres mondes, se ressourcer à mon bâtiment pour enfin s’élancer, enfants émancipés par les rêves éclos, sur les voies esquissées de notre espoir commun.

 

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Le Cormoran

 

Pauvre petite bête, ô pauvre oiseau blessé !

Ta robe était de plume noire, avant l'été...

Mais ils sont arrivés, imbus de leur puissance,

Pour souiller l’océan sans un cas de conscience.

Malheur au cormoran qui baigne et pèche en mer !

Il ne sait rien de l'homme et du nerf de la guerre...

Il plonge dans les eaux, sa quête est naturelle,

Son œil vif et ses plumes ?… Il ne se soucie d'elles !

Elles lui font toujours ce vêtement glissant

Qui permet la puissance et la rapidité

Pour happer sa pitance... Ah ! Mais jusqu'à l'instant

De remettre le cou hors de l'eau ! Là, danger !

Une substance noire, étrangement visqueuse

Attend l'heure où la tête imprudemment heureuse

Aura percé la nappe ignoble de son piège...

Alors... Alors on voit sur le petit écran,

Comme on verrait un reportage sur la neige

- Mais cette fois le fond n'est plus tout à fait blanc -

On comprend bien, disais-je, où se place le tort...

Moi qui suis druide et celte au fond de mes entrailles

Et vibre en l'océan, sa faune, aussi sa flore,

Au moindre de mes souffles, à mes cent mille écailles,

J'ai vu, m’entendez-vous, ce noir corbeau marin

Lisser ses plumes engluées dans le matin.

Son œil glauque est brûlé ; il ne voit plus, s'étonne,

Et sans réaliser tout ce qui l'empoisonne

Il s’en retourne à l'eau laver sa robe noire,

Et meurt - quelle ironie ! - de son dernier espoir…

Hommes ! massacrez-vous ! faites saigner vos chairs !

Mais laissez-nous en vie les oiseaux de la mer

Et les petits enfants qui leur courent après

En poussant, excités, de petits cris d’orfraie,

Et avec leurs grands yeux ouverts, leur grand yeux bleus,

Bleus comme était la mer, avant vos jeux...

 

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La Fable des trois perdus

" Avant tout, c'est au vent

Qu'il faut semer la graine

Et non pas contre lui !

Dis-moi bien franchement :

Que crois-tu qu'il advienne

Aux jeunes oisillons qui sont tombés du nid ?

Le loup les mangera si la buse les manque...

Ne mets donc pas tes pieds dans ce champ plein d'orties !

Si l'un perd, l'autre passe et le troisième manque ! "

 

Une mère parlait ainsi à ses petits

Et chacun demandait ce qu'elle avait pu dire

A l'autre se taisant de n'avoir pas compris...

Aucun ne songea bien longtemps à ce délire !

 

Le premier, c'est l’aîné, déserta la famille.

Avec en poche un sou d'argent, il alla voir les filles...

On ne le revit plus car il devint brigand.

 

Le second, son cadet, voulu lâcher la rampe :

A son tour il songea d'aller chercher en ville

Le frère qui manquait, au destin si subtil !

On perd souvent sa foi quand un alcool la trempe...

Et c'est ce qu'il advint du second garnement.

 

Le troisième ayant pris connaissance du sort

Que la vie réservait à ces âmes d'enfants,

Se dit qu'il était grand, ne craignait point la mort,

Et jura de sauver ses frères imprudents !

Que croyez-vous qu'il fit ? La drogue a des vertus

Mais... pour le Diable seul, qui fit en ricanant

Un triptyque linceul pour les âmes perdues...

 

Et l'on se retrouva, certes… mais chez Satan !!

" Avant tout, c'est au vent

Qu'il faut semer la graine

Et non pas contre lui !

Dites-moi franchement :

Est-il joie qui advienne

Aux jeunes oisillons qui sont tombés du nid ?

Mon feu les rôtira si le grand loup les manque...

Il ne fallait pas mettre un pied dans les orties !

Si l'un perd, l'autre passe et le troisième manque ! "

 

Voilà ce que chantait le Diable à ses petits !!

 

 

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Le Bocal

 

 

 

Dans son musée de glace

- ALLO ! ALLO !

Dans son musée de glace

Comme un poisson dans l'eau.

Il y passe et repasse

- ALLO ! ALLO !

Se place et se déplace

Comme un poisson dans l'eau.

Dans la vitrine en face

- ALLO ! ALLO !

Par le verre et la glace

Est un poisson dans l'eau.

 

- HELLO ! HELLO ?

Et tourne en ta prison de glace,

Petit poisson rouge au cœur gros !

Tourne et me vois, là, dans la glace !

Dehors, il ne fait pas plus chaud...

Dans la prison d'en face

- CIAO ! CIAO !

Le petit cœur de glace

Est resté sans écho

écho écho écho ...

 

 

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L'Enfant, la Rose (et le fromage)

 

Tu sais très bien, y' a pas d' secret :

Ta vie, petit, c'est jamais toi qui la fais...

Tu peux rêver de l'Italie,

Venise, Rome, Naples et Gènes ;

Tu trouveras toujours ici

Une autre voie qui te promène.

Ailleurs, la lune brille encore,

Inattendue, parfois plus fort,

Qui met aux joues d'autres visages

Un blanc laiteux comme un fromage...

- Et les fromages, en tous pays,

Ce sont les vaches qui les font ;

Parfois les chèvres, les brebis,

Mais jamais les mâles moutons ! -

Tu vois, ailleurs c'est différent,

Mais dans la forme, pas le fond :

Les lois qui frustrent les moutons,

Ce sont les mêmes en tous les temps...

Alors tu vas souffrir un peu,

Toi qui rêvais à l'Italienne,

Si ton Destin te mène à Vienne

Où sont les valses sans les dieux !

Et toi, petit, qui te trouvais

Un goût précis pour les antiques,

Tu le reconnaîtras parfait,

Intact au cœur de la musique.

Les voies nous semblent différentes...

Elles vont toutes au même point.

La vie qui parfois désenchante,

Au fond, souvent s'arrange bien !

Pense aux moutons, jeune futur,

Et garde tout contre ton cœur

Un rire franc pour l'aventure :

Je te promets un grand bonheur...

qui dure !

 

 

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Comptine

Matins, matines,

Paysages, paysages...

La belle comptine

Des enfants sages.

 

Le preux chevalier,

La jolie princesse,

S'en iront à pied

Cueillir l'edelweiss.

 

   - " La main dans la main,

Marche sans parler !

Fuis dans le lointain

Le glas et l'épée ! "

Les nobles sanglants

Que la chasse aguiche...

Un cerf en fuyant

Protège sa biche.

La meute enragée

Envahit le bois !

La biche a pleuré

Le cerf aux abois.

Les tendres amants

Ont été punis

Mais c'est dans le sang

Que l'amour unit !

Matins, matines,

Paysages, paysages...

La belle comptine

Des enfants sages.

Les tendres amants

Ont été punis

Mais c'est dans le sang

Que l'amour unit !

 

 

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Un enfant naît, un enfant meurt...

Et le même petit matin blême en la terre,
Sur le chemin de Vie, curieusement dépose,
En ce lieu, son regard de pétales de rose
Et nous plante plus loin ses épines amères.

Ça ne change pas la face du monde ;
La face du monde est toujours gironde,
Rigidement campée sur ses feuilles de comptes,
Elle n’a pas pris un point noir sur le nez,
Pas non plus un seul grain de beauté…

Une enfant meurt, une enfant naît…

Comme si l’on avait, sur un lancer de dés,
Jouant entre les deux petites la Misère,
Promis tout le soleil de l’hiver à l’été
Et donné l’ombre à l’une, à l’autre la lumière…

La face du monde est toujours égale.
Elle somme, elle intègre précisément
Les gentils bonheurs, les méchants malheurs, les événements…

 

Un enfant naît, un enfant meurt…

Qui écrit cette loi infâme et délétère
Qui s’illustre en vidant d’une maternité
Ce qu’il faut pour combler un trou de cimetière,
Ôtant à celui-ci ce qu’à l’autre est donné ?

La farce du monde est extrêmement
Myope, sourde et muette !

Une enfant meurt, une enfant naît…

La joie de l’une fait pendant au désespoir
Qui voile le château de l’autre en cet instant.
Et surgissent alors ces anciennes histoires
De bonnes fées penchées sur des destins d’enfants…

Que n’a-t-on invité cette male sorcière
A présenter ses vœux comme les autres fées ?
Que ne l’a-t-on conviée
A tisser l’écheveau
A l’égal des marraines
Sur le tendre berceau…
Est-ce que cet écart l’ayant mise en colère
Elle plante aujourd’hui son épingle de haine
Dans le cœur attendri d’une tremblante mère
Et la laisse posée comme un arbre blessé,
Dépouillé de son fruit
Sur le bord de la route.

 

Parfois la lune amie,
Dans un clin d’œil d’éclipse
Mouchetant un rideau de nuages hâbleurs
Lui caresse la joue de son rayon de gypse…
Dans les limbes la harpe d’un angelot pleure
Un adagio d’apocalypse
– On assassine Albinoni.

Ailleurs un bon gardien
Qui avait plus de chance
Volette autour de l’âme éclose de l’enfance
Applaudissant à toutes mains…
Et l’on voit, si l’on pense
Comme pour conserver son incroyable chance
Il serre fermement ses minuscules poings

Mais chaque jour,
En dépit de ce que l’on fait, quoi que l’on dise
La Vie meurt à petites doses
Sur les joues roses
Qu’une bise,
Toujours inquiète, endort d’Amour.

A quoi tient la raison principale des choses ?
Puisqu’il est une mère,
Tant qu’il reste un enfant,
Vivre d’Espoir est moins amer
Que la douleur de vivre sans…

 

 

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Vertiges

 

 

Et voici l’homme.

 

A peine a-t-il quitté les rives de l’enfance,

Aspiré par les rets des intimes courants

Qui le traversent ;

A peine ses parents ont-ils levé la herse

Qui le tenait comme un grappin loin des brisants ;

Et voici que les vents soufflent avec violence

Sur l’océan frondeur de son adolescence.

L’ancre est rompue.

Le matelot,

Ivre déjà sous le chant de sirène des flots,

Hurle sa joie de n’être plus,

Dans ce bateau,

Gréé par sa seule âme et par son jeune corps

Le second ni le mousse à son bord.

Dieu lui-même paraît être un lointain amer.

Le nouveau capitaine est le maître des mers ;

Il entend le rester.

 

Et voici l’homme né,

Accouché par ses propres tempêtes,

Déchirant de ses crocs naissants, comme une bête,

Le placenta ou le cocon de son passé.

Hier encore il était nain.

A présent il se sent bien armé pour demain.

Les projets, les désirs, tournent un peu sa tête ?

Qu’importe si son cœur est vaillant, si ses mains

Etant certaines de leur fait, ne tremblent pas,

S’il est honnête.

Il ne permettra pas

Que son projet faillisse.

 

Regardez ce titan, comme il surfe inconscient

Sur les immenses déferlantes de ses rêves.

Et s’il vient à croiser quelque autre embarcation,

Comme la sienne, de fortune ou d’aventure enjouée,

Il lui naît un désir de jouter

Il en appelle au vent, il réclame de l’eau.

 

On le sent presque prêt à mordre dans l’étau…

Est-ce toujours ainsi que l’on devient adulte ?

A coups de dents, à coups de crocs ?

En l’homme qui se crée le peu d’orgueil exulte

Et cela fait des guerres

Et cela fait du sang…

 

Et voici l’homme décevant
Le fils exactement à l’image du père
L’enfant reconnaissant du sein de la guerrière.

 

Et voici l’homme décevant…

 

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Vers la fin de ce siècle

 

Vers la fin de ce siècle ou l’orée de cet autre,

Un millénaire étant en cause,

Un homme, bon apôtre

En ce qui le concerne,

Mais en toute autre chose

Intransigeant en diable,

Prétendait éclairer du bout de sa lanterne

Le passé, le présent et se croyait capable

Au fer de son esprit de retourner le monde.

Comme il était brave homme en sa brave croisade

Il jugea, à propos, que la terre était ronde

Et que, ce nonobstant, toutes les ambassades

Avaient conflits entre elles…

" Paradoxe ! dit-il, ôtons-nous cette sangle !

Et tâchons d’apaiser un peu la jouvencelle !

Une terre cubique arrondirait les angles…

Allons-y ! " Le moyen ? Il y songea longtemps

Mais ne le trouva pas.

- Tant mieux au demeurant

Car l’astuce en ce cas

Paraissait incertaine :

Souvent on trouve causes de certains effets

Qui ne sont que croquemitaines ;

Et le mal que l’on fait

En voulant réparer sans trop savoir les choses

Atteint par ricochets les bonnes fées marraines.

Notre héros vexé par ce rêve avorté,

Mais nullement découragé,

Jugea pratique et opportun

De revoir à la baisse un peu ses ambitions.

Cette idée était sage en théorie, mais vint

Le moment délicat de passer à l’action :

Il voulut de ses maux purger toute une ville.

Une ville ? Non pas ! mettons rien qu’un village,

Un clocher, un hameau… Une horde futile

Et bruyante d’enfants sévissait dans le voisinage.

Et ce n’était partout qu’envie de remuer !

Notre homme aimait le calme et la tranquillité…

Il s’offrit le conseil d’Homos Hibernatus

Experts en la façon de caresser le vent :

Qu’il toussât, qu’il pouffât,

Son conseil approuvait et lui donnait quitus.

- On trouve de ces gens assez facilement

Chez les adeptes de Bacchus ou de Soma.

Il fit donc décréter par ce divin moyen

La règle incontournable qui dorénavant

Jugerait à la fois et du mal et du bien

En s’appliquant au ban comme à l’arrière-ban :

Chacun devait le jour seulement reposer ;

La nuit venue chacun devait juste dormir.

Cette loi plut aux uns ;

Quant aux autres, les pires,

Ils avaient des projets et se demandaient bien

Comment, à quel instant ils pourraient les mener…

Même aux oiseaux notre homme entendit appliquer

Cette règle, et aux chiens, aux renards, aux ruchers,

Toutes gens incongrues d’espèce délétère.

(Cela dit cette loi ne devait rien changer

Au sort béni des vers de terre et des rochers…)

Pour les autres cela ne dura qu’un hiver

Car au premier printemps qui suivit le décret

La nature impétueuse avait repris ses droits !

- C’est ainsi ! L’on convient au royaume des lois

Que la plus naturelle est souvent la plus vraie…

Notre homme s’entêta et fort de son soutien

Il tâcha d’endiguer

Toute velléité

Ou de fête ou de vie.

Il s’entêta pour rien :

Il tâcha mais faillit.

Un mot plus haut que l’autre emporta son destin.

Un soir comme il allait par les quatre chemins

Il croisa sur sa route un homme déplaisant :

C’était un homme différent…

" Hé là ! manant ! dit-il, fi çà ! hors de ma vue !

Les étrangers ici ne sont pas bienvenus ! "

Notre drôle s’était, sur son lopin de terre

Empereur couronné…

Que l’on ose paraître ainsi dans sa lumière

Et ne pas l’encenser !

Ce n’était au bas mot que lèse-majesté !

L’autre s’étonne en vain : qu’a-t-il donc fait que d’être ?

Est-ce un crime vraiment de passer ou penser ?

Il n’eut pas le moyen de se faire connaître

Et de dire à ce dieu

Sa bonne volonté :

Car le maître des lieux

Par la bile échauffé

Claqua tout net et sans procès.

Eût-il pas mieux agi en soignant ses abcès

Avant que de prétendre à soigner ceux des autres ?

Tel en tout se croit blé qui n’est rien plus qu’épeautre.

Eût-il pas mieux fait d’écouter ?

Maintes fois la rencontre ouvre l’intelligence ;

Le bonhomme sans doute avait quelques idées…

Mais mesurée à l’aune de son importance

Et trop rapidement par lui seul élevée,

Pour fine qu’il croyait, l’huître s’avérait grosse :

En fait de vérités

C’était des idées fausses.

On le lui fit bien voir.

Enfants qui écoutez à présent cette histoire

Apprenez la leçon de votre triste aîné :

Mieux que révolution vaut la métamorphose.

Cela n’empêche en rien vos rêves, grands destins.

Mais pour les accomplir, avant toute autre chose,

Il faut changer soi-même

Et ce chaque matin.

Appréciez comme il vient tout nouveau paysage !

Soyez sincèrement ouverts, tendez la main !

Car le siècle prochain sera à votre image

Et, s’il en est ainsi, un grand siècle de Bien.

 

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Mes Hommages...

Mes hommages
Au fromage ;

Meilleurs sentiments
Pour les condiments ;

Mon profond respect
Au cul du poulet
Que le sot-l'y-laisse
En ignorant tout du divin croupion !

Mes salutations
Pour le saucisson
Dont la rondelle est
Délicate à souhait ;

Mais par-dessus tout
Je voudrais qu'on laisse
La palme du goût
A la belle hôtesse,

Et...

Ma gratitude à la bonne Gertrude
Qui a mis pour nous son tablier chou
Et les petits plats dorés dans les grands
Pour émoustiller nos palais gourmands...

Certes l'addition est un peu salée
Mais faut voir à qui elle a profité :
Ah ! mauvais Etat qui nous fait jeûner
Quand le plaisir est de se régaler !

Aussi je donne en conclusion
A toutes fins de contrition
Mon extrême onction à l’extra-ponction
De l’assiette fiscale
Sur notre assiette ovale…

Grippe-sous, politiques papys,
Qu'ils nous lâchent un jour les papilles !
Et qu'enfin dans ce beau pays
Nous dégustions sans qu'ils nous pillent...

 

 

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