Les "Percussions divines" sont nées en moins de 15 jours,
au printemps 1990, à mon retour du Japon. Fébrilement. Bon : je ne renie pas, j'observe. En fond sonore, l'excellent "Afraid" extrait du disque Psalm de
Thierry Machuel (par le jeune choeur de Paris)
PERCUSSIONS
divines
(
' Lancelot '
)
SOMMAIRE
Percussions Divines
PERCUSSIONS
divines
Je conçus l'espace d'un court instant
Le suprême état de divinité.
Lorsque je parvins aux portes du temps,
Je ne percutai que l'humanité.
Depuis, je revêts ce destin et j'erre
A l'orée d'un bois, dense, inexpliqué.
Si parfois je goûte un peu le mystère
A Qui je le dois, je le sais assez.
Ami, toi qui m'es en tous points pareil
Au sens où je sais l'humaine question,
Continue ta quête sous le soleil
Et redoute l'ombre de ta maison.
Ce que je vais dire, il faut l'oublier !
N'en garde rien d'autre qu'une impression.
C'est au fond de toi qu'il te faut chercher
La source de tes interrogations.
sommaire
Percussions .
En raccourci
De la pensée
Vers
Le penser-profond,
Jaillir
Un trait qui soit un globe,
Un point plus vaste qu'une sphère.
Mieux que l'action
Etre l'état
Pan-naturel de l'évidence !
Se nourrir
Du plasma de la genèse du MOT
Et percuter, d'instinct, l'image en son cocon.
En raccourci
De la pensée
Vers
Le penser-profond,
Prendre un canon
pour une tige
Et tige
pour papillon blanc...
Prendre un canon
pour un vertige de printemps.
En raccourci
De la pensée
Vers
Le penser-profond,
Jaillir
Un trait qui soit un globe,
Un point plus vaste qu'une sphère.
Mieux que l'action
Etre l'état
Pan-naturel de l'évidence !
______________________
-
J e vais dire ici la loi que J'applique
Et nul ne devra s'en formaliser
Qui ne sache au juste quelle supplique
Il me plaît d'entendre sans m'irriter.
Car je puis, faisceau, trancher sans regrets
Ces vies insensées qui m'irriteraient !
sommaire
D'une rive à l'autre .
Le temps m'a jusqu'ici souvent impressionné ;
- Il est vrai que l 'amour s'archive... -
A peine avait glissé ma joue sous ses baisers,
Que je rêvais d'une autre rive !
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-
J e suis et Je vais où Je sais devoir,
A mon gré, Je fais ou l'aube ou le soir ;
Afférente à l'humaine création,
Je sais la réponse à toute question.
Je lie s'il me plaît et délie de même
Un couple. Je fais qu'il se quitte ou s'aime.
sommaire
Je pars .
Je me tenais devant la glace, seul.
Alors je t'ai écrit
En lettres rouges de mes doigts :
" Je pars..."
Ce soir, c'est décidé, je
fuis dans ce pays ;
Je vais rejoindre le miroir...
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-
J e sais la question, Je sais la réponse
Et parfois Je donne, et parfois Je prends.
Je vais mon chemin périlleux, J'annonce
Un monde insensé que nul ne comprend.
Celui qui me suit, qu'il baisse la tête
Et taise ses cris si c'est un poète !
sommaire
Mauvaises dates ...
4 novembre, 30 janvier...
Mauvaises dates !
Demain peut-être aussi pareil
On ne sait pas
On ne sait rien encore de demain
Sinon que...
Quelque part ailleurs
Ou bien encore ici
Pour un autre il se peut
Pour soi également
25 mars...
Mauvaise date aussi !
24 mars 1990.
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-
D ans le même élan Je donne et Je prends ;
Ou Je fais le calme ou Je fais le vent.
Sans rien justifier de mes jugements,
A mon goût Je donne, à mon goût Je prends.
Mon glaive impérieux s'abat et pourfend
La vie que j'accorde au petit enfant.
sommaire
De regards et d'yeux .
Les femmes ont des regards.
Les étoiles ont des yeux
Où naissent des histoires
De femmes étoilées,
Et de regards et d'yeux...
D'yeux !?
- Là, mon intime religion de la beauté -
Parfois les yeux comme les étoiles s'éteignent
Mais les regards comme les femmes perdurent...
Lorsque le cœur est un stylo qui saigne
Et coule en ce papier son trop plein d'encre sure,
Les femmes ont des regards qui prolongent les yeux...
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-
J 'accorde un instant la paix, l'autre pas.
Mieux vaut profiter d'un état de grâce
Et ne pas chercher la raison qui va
Graver cet instant, ce qu'un autre efface.
Aussi bien Je donne, aussi bien Je prends
Nul autre que moi ne décide quand.
sommaire
Le jugement des mondes .
J'ai parfois l'impression
Que des mondes m'observent...
Un œil, où se lirait une pensée...
Généralement insatisfaite.
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-
J e dicte ma loi jusqu'au bout des temps.
Je dis ce qui doit, et comment et quand
Je fais les questions aussi les réponses
Et pareillement me tais ou dénonce.
Ce monde que j'ai jadis inventé
Je puis aujourd'hui le décapiter !
sommaire
A ciel ouvert .
Lorsque viendra le soir,
- Pour peu qu'on s'y attache -
Il faut une demeure ouverte sur la lune.
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-
J e dis ou Je tais à ma convenance
Et parfois Je laisse et parfois reprends
Le germe qui naît de ma quintessence
Et jamais n'accorde éternellement.
J'ai pétri cet homme de chair et sang :
J'entends qu'il s'étonne aux rythmes du temps !
sommaire
Scène .
L'autre soleil ombrageux
Darde son œil obséquieux
Sur
Le silence hagard,
Resté
Seul en deçà d'une porte
Claquée !
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-
J e fais le silence ou Je fais la joie.
Je décide à qui et comment Je dois,
A mon libre-choix, ou donner ou prendre
Et nul n'est que moi qui puisse comprendre !
Mon bras se déploie jusqu'au bout des temps
Et plie sous mon doigt pis que Léviathan !
sommaire
Poisson-lune .
Je naviguais au fond de l'océan. Je vis
Comme un soleil d'été qui s'y baignait aussi...
ô poisson-lune, fier diodon,
A tes piquants mille rayons
S'irisent. Toi, Phébus, vaincu
Par un poisson ... forme de lune ?
- Ton paradoxe d'infortune ! - .
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-
J 'eus cette idée folle dans mon génie
De créer les globes et les fourmis
De la terre aride au craquant épeautre...
Et les mouvements des uns et des autres !
Ah ! Ce qu'il fallut comme déraison
Pour que Je façonne un homme poison !!
sommaire
Nécessité fait Loi .
C'est dans la bergerie
La louve
Allaitant ses petits...
Qui sait la force d'être mère
Au sein des mondes indigents ?
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-
J' ordonne la paix tout comme la guerre ;
Et parfois Je donne, et parfois Je prends...
Je décide à qui et comment et quand
J'accorde la joie ou bien la misère.
Là, nul n'est que moi qui puisse engendrer
Car je suis l'unique fécondité.
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Absence .
Un prêtre me disait :
- " Dieu se souvient de toi ! "
Je ne crois pas avoir jamais rencontré celui-là !
L'un de nous deux a des absences
Sans doutes !?
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-
J e suis le suprême espoir de vos vies,
Le gardien du vase de l'ambroisie.
Je brise les poings, les reins et la nuque
A celui qui dit mon verbe caduc !
Je puis tel un vent souffler en fureur
La peine, l'angoisse sourde et la peur...
sommaire
La main sœur .
Lorsque ma main frôla la tienne,
Je sus que nous étions faits l'un pour l'autre :
Tu avais cinq doigts,
J'en avais autant.
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-
L orsque Je fis l'homme et son complément,
La femme, cruel objet de tourments,
Je dis quelles lois devaient présider
A l'enchaînement de leurs vanités...
J'inventai l'Amour, aussi j'interdis
Qu'on en rie, feignant d'en être affranchi !
sommaire
A la belle étoile .
Couché,
Les yeux fermés déjà
Dans la rosée horizontale,
Plonger ma tête dans l'étoile.
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-
J ' ai marqué du sceau de la création
Les tables sacrées des âmes de Sion.
Je possède seul en globalité
La mémoire nue de l'Eternité...
Il n'est nul esprit pour oser rêver
Ce que mon grimoire a de vérité !
sommaire
La salamandre .
Parfois la Salamandre
A l'appel du couchant
Sécrète des vapeurs de nitre capiteux...
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-
L 'univers secret des lois essentielles,
Est mon droit, mon livre et mon privilège !
Je puis découvrir un bas sortilège
Et le dévoiler à quelques mortels...
Mais peu sont élus vraiment sur le nombre
Et souvent ils tombent aux coups de l'ombre...
sommaire
Roméo .
A vol d'oiseau,
Cela fait bien dix kilomètres...
Mais avec le cœur je serai bientôt
La lèvre en bouquet devant ta fenêtre.
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-
J e donne et Je prends ; aussi, Je décrète
Et ce qui était, et ce qui doit être.
Je vibre les cœurs jusqu'à l'unisson ;
Ou bien Je les scelle ou bien Je les romps.
C'est selon que j'ai ou quelque indulgence
Ou conçu de l'ire à vos insolences.
sommaire
Mer artificielle
La soude empanachée de sa déliquescence,
Arguant que la nature a parfois des absences,
A décrété l'état de mer artificielle...
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-
C e que l'homme fait, toujours il le doit
A son
D ieu, son Maître et suprême Roi ;
L'objet qui peut naître de cent idées
Que l'homme en sa tête a cru engendrer,
Il est, cet objet, de ma création.
Je maîtrise seul son évolution !
sommaire
Les belles .
Tiens ! Voici ! Prends ma pâquerette,
Dernière enfant de la beauté ;
Ta benjamine, ta fluette,
Ta ressemblance dans les prés.
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-
J 'unis qui je veux et détruis de même
Les liens que J'avais, hier, accordés...
Je peux dès demain jeter l'anathème
Au lieu qu'aujourd'hui J'ai tant apaisé.
Je donne à mon gré la fleur ou l'épine,
La pierre améthyste ou bien la citrine.
sommaire
Du jour .
Celui qui de droit
Eteint la luciole
N'aura nul pouvoir sur la nuit.
______________________
-
J e fais les questions, je fais les réponses,
Et dicte ma loi, Je donne et Je prends.
Je puis aujourd'hui d'un buisson de ronces
Caresser demain la main d'un enfant...
Je fais les questions, Je tais les réponses,
Et parfois Je donne, et parfois Je prends...
sommaire
Haïku .
Sur la toile cirée
le papier jaune
bat des ailes...
Ton mot...
comme une alouette
en
V olée.
______________________
-
J e lâche la bride ou reprends les rênes,
Et pareillement je confisque et rends :
Celui-ci se tient aux pieds d'une reine,
Et demain je peux le faire mendiant ;
C'est ma volonté, ma toute-puissante ;
Aussi, que se garde celui qui chante...
Il fait bon chanter sous la voûte bleue
Mais l'hiver est froid quand il plaît à
D ieu.
sommaire
EPILOGUE
D
ieu : - J e crois avoir dit ma toute-puissance
Et comment Je suis ou glaive ou balance.
Homme, toi qui fus dès la première heure
La seule faiblesse d'un créateur
J'entends que tu sois fidèle à ton
D ieu
Ou bien s'il le faut Je clouerai tes yeux !
______________________
L'homme : - L ancelot je suis, unique et
vivant,
Homme seulement mais homme vraiment.
Mon âme est intègre, aussi se défend
De se reconnaître aucun ascendant !
Je ne serai pas le jouet d'un tyran,
Pas plus qu'un pantin doux et consentant :
Je réfute une légitimité
Qui naît de la simple crédulité...
J'affirme être libre et c'est un serment
D'homme seulement, mais d'homme vraiment !
sommaire
DROIT DE REPONSE
A Lancelot
Toi qui n'as pas le droit
d'éteindre la luciole
Tu peux donc conserver ton pouvoir sur la nuit
Et peindre un arc-en-ciel et mettre une auréole
Sur tes espoirs secrets qui se sont endormis,
Car il n'est de ténèbres qui soient assez profondes
Pour empêcher le ciel de retrouver l'aurore
Et c'est toujours l'amour qui gouverne le monde,
Qui calme nos détresses et qui vaincra la mort.
Tu voudrais des réponses sur le pourquoi des choses,
Si tu reproches à Dieu les ronces du chemin,
N'oublie pas que, pour toi, il a créé les roses,
Que si parfois Il donne et parfois Il reprend
C'est parce qu'Il te façonne, qu'Il t'aime et qu'Il t'attend.
Toi qui n'as pas le droit d'éteindre la luciole
Tu peux donc conserver ton pouvoir sur la nuit
Et peindre un arc-en-ciel et mettre une auréole
Sur tes espoirs secrets qui se sont endormis !
(d'après les " PERCUSSIONS DIVINES ")
M
arjolaine D EPORT
sommaire
(
'
fin '
)
(
' Lancelot '
)
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