|
Du Rififi chez Patachon
distribution (par ordre d'entrée en scène)
du Rififi chez Patachon
une pièce de
2007 La pièce qui suit est une version courte (1H) créée pour un théâtre scolaire de bon niveau déjà... Elle sera augmentée, amplifiée, retravaillée, affinée pour le théâtre professionnel.Mais attendez un peu ou faites-le vous-même, si le coeur vous en dit... :o)) PHOTOS prises le 20 avril 2007 à Guipavas par ©Yves BOULLOC'H Cliquez sur les photos pour les agrandir !
Un bureau un téléphone un ordinateur un agenda un miroir un magnétophone un vase vide un mouchoir dans la poche du patron
Micheline (dune voix dhôtesse de lair mais mécanique) : Allô ! Etablissements Patachon, Bonjour ! Ne quittez pas une opératrice va vous répondre. (Elle met en marche le magnétophone, repose le combiné et finit tranquillement de se maquiller en sifflotant). (Un temps). (Elle éteint le magnétophone et reprend le combiné en se regardant dans le miroir). Allô ! Bonjour ! Micheline Salsifis à votre service ! Que puis-je pour vous ? Oui Oui Oui Vous êtes Madame ? De Roquencourt ! Comme le triangle ? A Versailles. Ne quittez pas je vérifie ! (Même jeu de magnétophone et miroir) Madame de Roquencourt : 17 rue des Réservoirs à Versailles, cest bien ça ? Oui ! Je vous écoute ! Oui oui oui Quel modèle ? Ah ! La Juste Sèche. Excellent choix ! Oui Oui Oui Oh ! Non ! Cest pas vrai ! Comment ça ? Vous avez des fuites avec la Juste Sèche ? Non ! Ah ! Cest très gênant ! Oh que cest gênant ! Et beaucoup ? Non ! Souvent ! Ah ! Et que puis-je faire pour vous ? Un réparateur ? bien sûr ! Nous en avons en magasin. Ne quittez pas ! Jappelle tout de suite le service technique. (même jeu de magnétophone et miroir. Hurlant à la cour) Gérard ! ! ! Gérard ! ! ! (même jeu) Excusez-moi ça ne répond pas. Jessaye une autre ligne (même jeu). (Hurlant au jardin) Robert ! ! ! Robert ! ! ! (même jeu) Je suis désolée. Toutes les lignes sont occupées. Vous voulez quon prenne rendez-vous ? Bien sûr ! Quand vous voulez. Ah ! Non ! Cette semaine cest complet. Avec les soldes de Juillet vous comprenez Je peux vous proposer disons, fin novembre ? Non ? Cest urgent ! Oui ! Ça fuit, je comprends. Et vous navez pas de pressing à proximité ? Des serpillières ? Non plus ! Bon ! Ben écoutez, ne quittez pas ! je vais voir ce que je peux faire. (même jeu) Bon éventuellement jai une petite place le 14 en fin de matinée, ça ira ? Ah ! Non ! Novembre ! On fait comme ça ? Non ! Vous passer qui ? Le patron ? Ah non ! Il est en dérangement, je veux dire en déplacement pour un dépannage. Je ne sais pas ! Allô ! Madame de Roquencourt ? Allô ? Allô ? (elle raccroche avec une moue dubitative)
Pendant la conversation téléphonique un individu étrange est entré (costume et chapeau blancs, lunettes noires). Il a inspecté les lieux du regard puis sest assis sur une chaise face à la porte dentrée. Passage de l'hôtesse portant un large panneau : " Si vous voulez que lindividu ait Micheline : Monsieur ! Monsieur ? ... Madame ? Vous désirez ? Linconnue : Rien ! Merci Mademoiselle. Micheline (un temps) : Comment ça, rien ? Vous avez dû vous tromper Madame ! Ici on vend des machines à laver, on les installe, on les répare et quelquefois on les reprend. Alors en général les clients viennent pour quelque chose : une réclamation, un renseignement Mais croyez-moi, ils ne viennent jamais pour rien. Vous voulez un renseignement ? Linconnue : Non merci, Mademoiselle ! Je ne veux rien. Jattends. Micheline : (se levant) Mais vous attendez quoi à la fin ? Cest pas un hall de gare ici ! Linconnue : Jattends votre patron ! Micheline : Oh ! La la la la ! Mais ma pauvre dame, cest que vous pouvez attendre longtemps ! Il est en réparation ! Linconnue : Comment ? Micheline : Ben oui ! Il vérifie la tuyauterie dune cliente qui a une fuite. Linconnue : Pardon ? Micheline : Ben ! La cliente a installé elle-même sa machine. Elle a téléphoné récemment, en début dannée, parce quelle fuyait. Alors mon patron la répare. (voyant que l'autre ne comprend pas). Enfin quoiquil en soit, ça risque de durer longtemps. On ne sait jamais avec les clientes. Quand elles sont en panne elles sont très demandeuses ! Non ! Non non non ! Je ne peux pas vous laisser perdre votre temps. Et puis dans dix minutes jai ma pause ! Allez venez ! On va prendre rendez-vous, ce sera beaucoup plus simple. Fin novembre, ça vous va ? Linconnue : Non mademoiselle ! Jai rendez-vous avec votre patron. A midi. Rendez-vous pris par téléphone. Jai un peu davance. Micheline : Mais on ferme à midi ! Cest ma pause déjeuner ! Linconnue : Justement il a dit : " On sera plus tranquilles pendant la pause des employés "
L'inconnue : c'est bon ! Vous avez bien mis le macaron ? Micheline : (piquée) Excusez-moi ! Vous avez bien dit que Monsieur Patachon, mon patron, pensait qu'il "serait plus tranquille pendant la pause des employés" ? Linconnue : Exact et il a ajouté : " Plus de discrétion " Micheline : Ah oui ! Il perd rien pour attendre celui-là A son retour, il peut toujours courir : jmy collerai pas ! Linconnue : Merci Mademoiselle merci ! Vous plus vous inquiéter de nous. Vous avoir certainement beaucoup travail en retard. Nous jattendre. Micheline : Daccord ! Puisque cest comme ça, vous attendre dans salle dattente, là ! (elle le pousse vers la salle dattente) Et vous aussi, le larbin ! Moi donner coup de fil personnel. Discrétion nécessaire. Allez hop ! au placard ! NOIR
Patachon entre avec un bouquet de violettes à la main. Il lui tend les lèvres et le bouquet. Furieuse, elle le toise à distance. Monsieur Patachon : Bonne fête Micheline ! Micheline : Cest ça ! Cest bien ma fête ! Ca va être la vôtre aussi ? Monsieur Patachon : Ah ! Tu ten souviens ! Comme cest mignon ! Tiens pour me faire pardonner. Micheline : (un instant attendrie) Oh ! Des violettes (se reprenant) Vous faire pardonner de quoi ? Monsieur Patachon : Euh ! Rien ! Comme ça un acompte ! Nous les hommes on est parfois si maladroit. Alors les violettes, cest tendre Cest comment dire tendre et discret ! Micheline : Ah ! Ben justement ça tombe bien ! Regardez ce que jen fais de votre discrétion (elle plante les violettes à lenvers dans un vase, éclaboussant tout) Là ! Voilà ! Comme ça cest plus discret. Ca évite quon jase ! Bon ! Cest pas tout ! Là je suis en pause. Alors bonjour chez vous ! Ca doit pas être sa fête tous les jours à Madame Patachon Monsieur Patachon : (médusé qui éponge leau avec un mouchoir) Mais Micheline ? Micheline : Non ! Micheline elle est partie ! Elle se casse en pause à grande vitesse, la Micheline ! Ah ! Si ça vous intéresse, y a un gugusse dans la salle dattente qui fait aussi dans la discrétion. Je vous laisse tranquilles ! Monsieur Patachon : Il est arrivé. Cest bien. (gêné, se justifiant maladroitement) Un problème matériel. Rien de très important. Je lai pris en plus, exceptionnellement. Il ma paru sympathique Cest ça ! Sympathique et pressé. Comme toi dailleurs ! Allez file ! Tu vas être en retard ! Micheline : Non mais ça va ! Je suis en pause, je fais ce que veux et jai pas besoin de détails. Monsieur le Directeur de l'entreprise Patachon fait ce quil veut de ses problèmes matériels, moi je men tape le cocotier. Après tout je ne suis que la secrétaire de Monsieur, sa bonniche aux doigts de fée, sa chose quand ça larrange Alors salut ! (elle attrape son sac à main, son miroir et elle sort) Monsieur Patachon : Non mais quelle mouche la pique ! Ah ! les femmes
ACTE I scène 4 Il se reprend, vérifie sa tenue, entre dans la salle dattente, cherche du regard linconnu qui sest caché derrière la porte. Monsieur Patachon : (apercevant linconnu derrière le porte les gonds du côté du public) Ahhh ! Linconnue : Monsieur Patachon, je suppose ? Monsieur Patachon : (signe de tête affirmatif) Et vous êtes Monsieur (regardant plus attentivement) Madame ? Linconnue : Chut ! (Il vérifie que la secrétaire est sortie) Pas de nom, je vous ai dit ! Pas de nom, surtout. Ou alors appelez-moi Jules. L'autre inconnu : (sortant de derrière une patère ou une plante verte) C'est un truc à lui ! se faire appeler Jules ! Monsieur Patachon : Ahhhhhh ! Et lui c'est qui ? L'inconnue : C'est ça. Monsieur Patachon : Quoi ça ? Cest qui ? L'inconnue : C'est ça ! Cest Ki ! Ki c'est son nom ! L'autre inconnu (Ki) : "Mon nom est Ki" ! C'est ça ! Je suis Ki ! L'inconnue : Ki ! Surveille la porte ! Monsieur Patachon, je n'ai pas confiance dans votre secrétaire. Elle a des doutes. J'ai entendu. Monsieur Patachon : Mais non ! Pensez-vous ! Elle est un peu nerveuse. La lune peut-être Ou alors c'est sa fête. Mais ne vous inquiétez pas je réponds de sa discrétion. Passons dans mon bureau Monsieur Euh ! Madame Jules On sera plus tranquille pour causer. (ils passent dans le bureau après quelques courbettes, Patachon finalement en premier, puis l'inconnue, puis Ki qui surveille la porte avec un air idiot)
Monsieur Patachon : Bien ! Je vous en prie ! Asseyez-vous ! On ma assuré que votre organisation, travaillait en toute discrétion. Linconnue : Exact. Monsieur Patachon : Jamais de problèmes ? Linconnue : Non ! Jamais ! Monsieur Patachon : Jamais de complications ? Linconnue : Jamais rien d'important ni rien de compliqué na survécu.
Monsieur Patachon : Oh ! Mon dieu mais pas du tout ! Cest une façon de parler ! Je voulais dire : " Pas de problèmes pour le client après le règlement de laffaire ? " Linconnue : Ahhh ! Nous préfère ! Non pas problème pour client après lui faire petite commission.
Monsieur Patachon : Non, non rien ! rien ! Cest bon ! Euh ! Sinon, euh ! Si je peux me fermettre Linconnue : Bien sûr ! bien sûr ! Faire mettez-vous ! Faire mettez-vous ! Allez ! Monsieur Patachon : Euh oui ! Comment comptez-vous vous y prendre ? Linconnue : Pour éliminer petite cause de gène ? Monsieur Patachon : Sil vous plaît ! Chut ! Oui, cest ça, pour la faire disparaître Linconnue : En général cest détails que client veut pas savoir. Vous comprendre, si par malheur enquête, c'est mieux vous pas connaître petits détails techniques. L'autre inconnu (Ki) : Cest plus croyant Monsieur Patachon : Crédible ! Linconnue : Si vous voulez... Monsieur Patachon : Oui mais tout de même je risque gros Linconnue : Pas si travail bien fait. Monsieur Patachon : Oui mais comment men assurer ? Linconnue : Vous faire confiance. Monsieur Patachon : Oui ! Sans doute Mais vous savez Monsieur Madame Jules et vous monsieur Ki, dans mon métier la confiance nexclut pas le contrôle, cela dit sans vouloir vous vexer, bien sûr, vous comprenez ? Linconnue : Oui ! Cest pareil pour moi.
Monsieur Patachon : Bien entendu ! bien entendu ! Alors ? Vous allez vous y prendre comment ? Linconnue : Je vais dire à vous : nous ajouter quelques zakouski dans la consommation de petite chose gênante L'autre inconnu (Ki) : Et puis plus rien ! Fini ! Kaputski ! Linconnue : Après, vous pouvoir changer pour une neuve ! Monsieur Patachon : Ah ! Cest bien ça ! Je veux dire les Zakouski cest bien ! Mais vous êtes sûr que ce petit quelque chose sera indétectable Linconnue : Zakouski petite dose Lassurance voit pas. Monsieur Patachon : Cest important ! Vous comprenez ! Les assurances ne marchent quen cas daccident ou sil sagit dune défaillance naturelle due à lâge Linconnue : Je comprends, Patachon, cest fond commerce à moi Monsieur Patachon : Je sais bien ! Je sais bien ! Mais je suis tout de même inquiet Linconnue : Rassurez-vous ! Nous ferons petite opération dans les règles de lart et si vous avoir alibi, vous pas inquiété. Monsieur Patachon : Justement ! Parlons-en ! Vous pensez agir quand ? Linconnue : Dites seulement quel moment petite chose accessible et laissez faire nous. Monsieur Patachon : Eh bien ! Par exemple dimanche prochain nous avons un dîner de famille, oh ! de la famille très éloignée ; Il y a même des étrangers un peu bizarres Ho ! Pardon ! Enfin je ne les connais pas bien et ils seront très nombreux, je serai très occupé, très entouré aussi Enfin je Linconnue : Mais parfait ! Parfait ! Dimanche prochain ? Daccord ! L'autre inconnu (Ki) : Dimanche couic ! Dimanche petites coupures Monsieur Patachon : Cest entendu ! Je noublierai pas ! Dailleurs je le note NOIR
Entreprise fermée. La femme de ménage fait le ménage version rock après la fermeture des bureaux. Elle découvre le papier compromettant...
Intérieur soigné salle à manger rustique une grande table et deux bancs. On entend crier : Madame Patachon : (depuis les coulisses) Non ! Ça va pas ! Ça va pas ! Ça va pas ! Je ne men sortirai jamais ! Monsieur Patachon : (entre en scène mais parle en direction de la coulisse) Mais quelle idée aussi dinviter toute la famille en même temps. Des cousins éloignés ! On nest même pas sûr quils parlent français On ne les a jamais vu quen photo sur larbre généalogique de la tante Mimi ! En version Minimoys ! Alors débrouille-toi ! Cest ta famille après tout ! La fille (entrant) : Mais quest-ce qui se passe ici ? On vous entend crier dans toute la maison ! Monsieur Patachon : Il se passe que ta mère a des problèmes insurmontables ! La fille : Du genre ? Monsieur Patachon : Le plan de table pour ce soir ! Elle narrive pas à léquilibrer. Y a tellement de gens dans la famille quon ne connaît pas ! La fille : (avec un sourire) Le cousin Peter ! Monsieur Patachon : Oui ! En particulier ! Le cousin Peter ! On ne sait rien de lui Ah ! si ! quil est sourdingue de loreille gauche et alsacien ! Avec la tante Agathe que ta mère a prévue de mettre à côté seulement parce quelle partage a priori le même goût pour la bière Ca nous fait une de ces choucroutes garnies, ça ! La fille : Je ne comprends pas ! Monsieur Patachon : Allons réfléchis un peu ! Il est sourd à gauche. Ta mère, qui entend transformer un repas de famille en conversations de bistrot Ne me demande pas pourquoi, je nen sais rien ! Eh bien ! ta mère na rien trouvé de mieux que placer tante Agathe qui est sourde à droite, à gauche du sourd à gauche. Tu saisis ?
Monsieur Patachon : (réfléchissant) Cest pas idiot ça ! Tu devrais en parler à ta mère (réfléchissant alors quelle se dirige vers la coulisse) ! Hop ! Là ! Stop, ça ne va pas non plus ! La fille : Ah bon ! Pourquoi ? Monsieur Patachon : Tas un crayon ? La fille : Non ! Monsieur Patachon : On sen passera ! Imagine ! Si tu mets le sourd à gauche, à gauche du sourd à droite, tu crée à table une coupure, une césure, un no-mans-land ! Tout ce qui vient de la gauche du couloir des bouchés ne transite pas à droite, et lycée de Versailles ! La fille : Et ça cest grave ? Monsieur Patachon : Grave non, on peut pas dire mais c'est gênant ! Si la salière se trouve à la droite du binôme de sourds et que toi tu es à leur gauche, tu peux toujours courir pour quils te passent le sel. La fille : Beh ! Tu fais circuler linformation dans lautre sens ! Monsieur Patachon : Mais pas du tout ! Sois pas idiote ma fille ! Dans lautre sens cest la même chose ! Ta demande tombe, après déformations du téléphone arabe familial, dans loreille droite, la sourde oreille, de la tante Agathe. Résultat rien ! Régime sans sel La fille : (écroulée de rire) Cest effrayant ! Monsieur Patachon : (soupir) Tes comme ta mère toi ! La fille : Ben non papa ! Tu as raison ! La communication cest le sel de la Vie ! Monsieur Patachon : Cest ça ! Moque-toi ! Mais en attendant je connais une salière qui risque de manquer à mon rosbif ! La fille : (après réflexion) Oh ! Mon dieu ! Monsieur Patachon : Quoi encore ? La fille : Et si la salière se trouve entre les deux sourds, juste au milieu ! Tintin pour la récupérer ! Monsieur Patachon : Ho ! Catastrophe Remarque ! On peut toujours se lever ! La fille : Je te rappelle, mon petit papa, que dans notre famille ça ne se fait pas ! On doit toujours demander la permission et encore jamais avant la fin du repas ! Monsieur Patachon : On fera une exception. Après tout, ta mère se lève bien pour commander à la bonne de servir le rosbif ! La fille : Cest pas pareil ! Monsieur Patachon : Non ! Bien sûr ! Cest son job ! (la fille sort en haussant les épaules)
La mère entre. Madame Patachon : (satisfaite) Problème résolu ! Monsieur Patachon : Depuis quand ? Madame Patachon : Là ! Tout de suite ! Regarde (elle lui montre le plan de table) Je mets Mémé ici, à côté de toi, Le cousin Peter, Wolfgang Monsieur Patachon : Comme ça oui ! (après réflexion) Ah ! mais non ! Ca ne va pas ! Tu oublies quelque chose ! Madame Patachon : Quoi ? Monsieur Patachon : Peter et Wolfgang, côte à côte ! Madame Patachon : Pourquoi pas ! Ils ont fait la guerre ensemble ! Ca leur fera un sujet de conversation ! Monsieur Patachon : Ensemble ? Tu as raison mais pas du même côté ! Madame Patachon : Ca change quoi ? Monsieur Patachon : Ben ! Ça change que Peter, alsacien et juif, na pas un excellent souvenir des camps de vacances en Allemagne, si tu vois ce que je veux dire. Et Wolfgang est autrichien Madame Patachon : Oui ! Et alors ? Monsieur Patachon : Tu ne te souviendrais pas de son nom en entier, par hasard ? Madame Patachon : Bah ! Non ! La tante Mimi me parlait toujours du petit Wolgang, de lAutrichien, sans préciser ! Et comme cest elle qui la invité Monsieur Patachon : Et bien moi je me le suis tapé, larbre généalogique de ta tante Mimi avant de me payer ta famille ! Oui ! Cétait lexamen dentrée ! Sinon pas de mariage, pas de dot, pas dentreprise Patachon, pas dhéritage et tout le toutim ! Cest que la Mimi, sur les principes, elle est à cheval ! On ne vous impose pas ce chemin de croix, à vous, les pièces dorigine
Monsieur Patachon : Oui mais Adolf ? Madame Patachon : Adolf, Rudolf, Gudule ou Alphonsine. Ca ne veut rien dire ! Et depuis le temps y a prescription ! Monsieur Patachon : Prescription ? Pour Wolfgang, jimagine ! Ca doit bien larranger Adolf Gebels ! Madame Patachon : En phonétique ! Monsieur Patachon : Oui mais quand même ! La " Prescription " du côté du cousin Peter, daprès ce que je sais de sa vie, ça métonnerait beaucoup !
Madame Patachon : Jimagine. Tu vas encore pencher du côté où tu louches. Men fout ! Je suis juste en face de toi et ne tinquiète pas, je taurais à lil, même sous la table ! Monsieur Patachon : Voyons Mimine pour qui tu me prends ? Madame Patachon : Pour ce que tu es, vieux dégoûtant ! De toutes façons, y a pas dautre solution Alors on fait comme ça !
Le Directeur : (long silence) Mesdames, Messieurs, les petits enfants En raison dun mouvement de grève des intermittents du spectacle, auxquels nous accordons malgré tout et sincèrement notre soutien, il nous est matériellement impossible de représenter devant vous la scène du dîner. De plus les petites cuillères nont pas été livrées et le lave-vaisselle du théâtre est en panne depuis quune certaine personne, dont par compassion je tairai le nom, a voulu y blanchir son boa. Ajoutons à cela que la production connaît depuis quelques années un dépassement budgétaire récurrent du fait de linconséquence de notre metteur en scène. Enfin, pour toutes ces raisons dont une seule serait suffisante, il ny aura pas de dîner ce soir. Dailleurs quel intérêt y avait-il pour vous à assister à ce repas sans pouvoir y goûter ? Hein les petits enfants ? Je dis : aucun. Je dis : tant mieux. Je dis : on la échappé belle ! En compensation, des friandises et des billets de loto gagnants vous seront gracieusement offerts durant lentracte à laccueil du théâtre (mettre ici le nom du théâtre ou de la salle où se joue la pièce). Pour les récupérer il vous suffira de donner clairement et distinctement à lhôtesse, le mot de passe suivant : " On raconte avoir vu le Quetzalcoatl au Popocatepetl ou au Titicaca " Voilà cest simple. Il est inutile de répéter, je crois. Vous avez tous compris. Ah ! oui ! une précision : bien entendu celui qui bafouille perd sa place dans la queue. Et aussi : aujourdhui, exceptionnellement puisque nous avons pris du retard, lentracte ne durera que deux minutes. Voilà ! Je vous prie de bien vouloir nous excuser pour ce désagrément indépendant de notre volonté et je vous souhaite malgré tout un excellent spectacle, avec ou sans dîner
Tante Mimi : Je ne sais pas. Cest ce petit vin aussi. Et puis, le cousin Peter il na pas arrêté de nous vanter les mérites de la choucroute alsacienne La fille : " Arrhhh ! La saucisse de Strasbourg, quil disait, cest pas comme la Francfort dont on fait à tort tout un plat " Toutes : (ensemble) de mauvaise choucroute !!!
La fille : Vlà quçà la reprend ! Madame Patachon : Ça a jeté un froid ! Mémé : Oui tout à fait ! Ambiance congelée ! La fille : Dun coup on na plus entendu un bruit. Chacun sest figé dans son geste. A part les ploc ploc de la purée qui en profitait pour dégouliner entre les dents et retomber en goutte à goutte dans les assiettes
Mémé : Or cest à ce moment précis, que Patachon Madame Patachon : Sans se lever, cet entêté, veut semparer de la salière Tante Mimi : la salière au petit bouchon Madame Patachon : Juste au moment où les convives étaient béatement bouche bée ! La fille : Chacun bavant Mémé : Dégoulinant La fille : De purée fine entre les dents Madame Patachon : Patachon qui savance Mémé : Et saisit la salière Tante Mimi : Par le petit bouchon entre les sourds doreille : la tante Agathe et le Peter. Tante Agathe : Cest vrai, on nentend pas tout ! Mais tant pis ! La fille : Or la salière est trop chargée Mémé : Et le bouchon est dévissé La bonne : Comble de drame ! Madame Patachon : Ainsi chut la salière en plein dans la purée de ce pauvre Peter ! La fille : Ploc ! Splash ! Mémé : Qui en fut tout éclaboussé ! Toutes : (ensemble) Ploc ! Splash ! Pauvre Peter ! Madame Patachon : Et encore on eut pu passer sur ce détail Tante Mimi : Une tâche bien jaune de purée gluante Madame Patachon : Ornait le plastron satiné Ploc ! Splash ! du costume trois pièces du cousin Peter ! Tante Mimi : Quil avait loué pour loccasion ! Toutes : (ensemble) Pauvre Peter ! La fille : la tante Agathe rit : Tante Agathe : Ah Ah Ah Ah ! Ah Ah Ah Ah !
Toutes : (ensemble) Oyez ! Oyez ! Tante Mimi : Sadressant au pauvre Peter : Toutes : (ensemble) Pauvre Peter ! Tante Agathe : " Cest amusant ! Cette petite étoile jaune de purée sur votre plastron ! " Toutes : (ensemble) Pauvre Peter ! Tante Mimi : Qui était juif et déporté à lorigine, rappelons-le ! Toutes : (ensemble) Ah non !
Le Directeur : (entrant, visiblement excédé) Holà ! Holà ! Holà ! Mais quest-ce qui se passe ? Arrêtez tout ! Vous vous croyez où, là ? Tante Mimi : Hou là ! Le Directeur : Ici cest un théâtre, pas un forum de poésie ; cest pas un opéra non plus ! Mémé : Pourquoi pas un opéra bouffe ? Le Directeur : Je vous pose une question, je vous pose une question ; cest quoi déjà le sujet de la pièce ? Tante Mimi : Une histoire de famille ? La fille : Non ! Un repas de famille ! Tante Agathe : Ca a quelque chose à voir avec les poulets ! Mémé : Et la purée aussi ! Le Directeur : Mais pas du tout du tout ! (lisant le pitch) " On soupçonne un directeur dentreprise de vouloir faire assassiner sa femme pour les beaux yeux de sa secrétaire " ? Cest pourtant simple !
Lhôtesse : Oui chef ! Le Directeur : Cest bien vous qui mavez conseillé cet auteur ? Lhôtesse : Oui chef ! Le Directeur : Eh bien vous êtes virée ! Lhôtesse : Mais mon boa ? La fille : Il est viré aussi ! Le Directeur : Exactement ! Bon on reprend et on sefforce de recentrer sur le vrai sujet de la pièce ! Tante Agathe : Oui ! La purée ! Le Directeur : Mais non ! Lassassinat commandité ! Je vous en supplie ! Jouez ce qui était prévu ! Cest dans le contrat ! Je veux de lassassinat putatif ! Madame Patachon : (elle sévanouit) Ciel ! Mon mari ! Lhôtesse : On ma sonnée ? On me rappelle ? Le Directeur : Mais non ! Mais non ! Lhôtesse : Bon ben jy vais ! Jcroyais pourtant ! Je retourne à ma permanente ! Mémé : Cest ça ! Cest bon !
La fille : On lui dira.
La cousine Sophie : (entrant visiblement énervée) J'en ai marre, parce que je suis top modèle, d'être prise pour une blonde ! La fille : Ben vlà aut chose !! (sadressant directement à elle) Mais tu ES blonde ! La cousine Sophie : Je sais... Mais c'est pas ce que je veux dire ! La fille : Moi si !
Madame Patachon : Qu'est-ce que vous voulez dire ? Ça ira, merci ! La cousine Sophie : C'est pas moi qui le dit ! Je vous en prie. Madame Patachon : Mais qui dit quoi ? La cousine Sophie : Vous savez bien... Tout le monde le sait... (à la fille) Mais dis-lui-toi ! La fille : Ah ben non ! Cest ma mère ! Et puis maintenant que t'as commencé, termine ! Madame Patachon : Terminer quoi ? Commencé quoi ? Vous allez accoucher à la fin ! La bonne : (passant) : C'est vrai que ça jase et comme on dit : y a pas de fumée... Madame Patachon : Oh ! Vous ça va ! A la vaisselle ! La bonne : J'y cours, j'y vais ! Je vous laisse laver votre linge en famille... Madame Patachon : Bon alors ? J'écoute. La cousine Sophie : Eh bien ! Puisque vous insistez... Voilà : il y a quelque chose entre votre mari et sa secrétaire... A l'apéritif il n'a pas arrêté m'en parler. Et Salsifis par ci, et Salsifis par là ! Salsifis, ça suffit ça suffit ! C'est bien simple, j'étais au bord de l'indigestion... Toutes (sauf madame Patachon et Sophie) : Ciel ! Son mari ! Madame Patachon : Non pas cette fois ! Cest trop humide ! Je change de disque ! Tante Mimi : Mais alors quoi ? Madame Patachon : Alors heu Alors ça : (sadressant à Sophie) Ma petite fille ! Ecoutez-moi bien, je ne le répéterai pas : ce ne sont que des ragots ! (hurlant) Vous entendez ? Des ragots ! Tante Agathe : Quoi du ragoût ? Il reste du ragoût ? La fille : Mais non tantine ! Du ragot ! Quest-ce que tu me fais dire : des ragots ! La cousine Sophie : (à la fille) Dis ! Du ragoût après le dessert elle est pas un peu... (geste significatif, un doigt à la tempe) hein ? La fille : Pas plus que ça ! Elle est sourde et... (à part) elle est blonde aussi. Madame Patachon : Bon ça suffit ! Reprenons !
A ce moment précis on sonne
Micheline : Bonjour Mesdames, Madame Patachon ! Je vous dérange peut-être ? Madame Patachon : Ah oui ! Enfin non ! Alors Comme ça vous voulez mon mari ? Micheline : Ben oui ! Madame Patachon : Ben oui ! (à part) Quelle insolente ! Micheline : Cest pour une petite affaire ! Madame Patachon : (la regardant de la tête aux pieds avec mépris) Je vois ! Micheline : Ca concerne sa petite entreprise Madame Patachon : Rien que ça ! Micheline : Qui est aussi un peu la mienne Madame Patachon : Eh ben voyons ! Ne vous gênez pas !
La cousine Sophie : Cest bien mon intention. (à part) Et puis au moins jsais où cquelles sont ! Madame Patachon : Vous marmonnez ? La bonne : Moi ? Non ! Jy vais !
Micheline : Dites-moi Madame Patachon, votre père était bien militaire ? Madame Patachon : Oui mais pourquoi ? Micheline : Non rien ! comme ça (Elles sassoient toutes les deux et se regardent en chiens de faïence)
2 gendarmes arrivent par le public avec bruit de motos, gyrophare et lampe torche Le gendarme stagiaire Goudu : Chef ! Chef ! Vous croyez que c'est bien là ? L'Adjudant-chef Bâton : Résidence Bidochon je te dis que c'est ici ! Regarde ! Tu sais pas lire ? Le gendarme stagiaire Goudu : Si chef mais là c'est la résidence Patachon ! Pe-A Te-A Che-on ! Patachon ! L'Adjudant-chef Bâton : Patachon ? Bidochon ? Cornichon ? C'est pareil mon bichon ! Y zont dû faire une faute de frappe Le gendarme stagiaire Goudu : Oui mais alors je frappe quand même ? L'Adjudant-chef Bâton : Ben oui ! Comme dhabitude. Tu frappes et on discute après ! (Goudu frappe) L'Adjudant-chef Bâton : Bonjour madame ! Adjudant-chef Bâton, gendarme Goudu ! Est-ce quon peut voir votre mari ? Mémé : Mon mari ? Vous arrivez un peu tard ! L'Adjudant-chef Bâton : Ah ! Bon ? Mémé : Mon mari ? Je l'ai enterré depuis 20 ans ! Le gendarme stagiaire Goudu : Comment ça ? Monsieur Pâlichon ? Mémé : Ah ! Non ! Mon mari est né Gontran de La Minaudière ! L'Adjudant-chef Bâton : Ah pardon ! Enchanté ! Mémé : Et il est mort pareil L'Adjudant-chef Bâton : Oups ! Je suis désolé ! Le gendarme stagiaire Goudu : Et le Chon-chon ? Mémé : Qui ? Patachon ! Ah ! Cest le mari de ma nièce. L'Adjudant-chef Bâton : Et on peut le voir ? Mémé : Mais je ne sais pas sil est visible A la fin du repas il était dans un état avancé Dailleurs on le cherche Madame Patachon : (depuis les coulisses) Quest-ce que cest encore ? Mémé : Vous feriez bien de venir voir ! Ma fille, il y a là deux gendarmes qui cherchent après votre mari. Madame Patachon : (depuis les coulisses) Des gendarmes ? Des vrais ? Mémé : Je ne sais pas sils sont vrais ! En tous cas ils sont là !
Madame Patachon : (apparaissant, des billets à la main) Cest très bien mes amis ! On a déjà tous les calendriers : la Poste, les pompiers, le service des eaux, Mais tenez ! Voilà pour vos orphelins (elle met un billet de 20 euros entre les doigts de Bâton) Et revenez quand vous voulez ! L'Adjudant-chef Bâton : Mais on est déjà là ! On ne va pas revenir ! Madame Patachon : Cest vrai ! Tenez ! Et ça cest pour vos veuves ! Allez ! Vous avez certainement du travail ! (elle lui donne un autre billet de vingt euros) L'Adjudant-chef Bâton : Justement Madame, vous ne comprenez pas : nous sommes en service. Le gendarme stagiaire Goudu : Nous venons interroger votre mari. Madame Patachon : Ah ! Bon ? (Elle reprend les 40 euros) Le dimanche de Noël ? Y a pas à dire : vous faîtes du zèle ! (silence lourd dincompréhension) Madame Patachon : Je dis : vous êtes bien zélés ! L'Adjudant-chef Bâton : Ah mais ! Pardon Madame, si vous m autorisez ! Nous on nest que motorisés ! Les gendarmes ailés cest une autre brigade, hélicoptères !
(silence des gendarmes) Mémé : Elle veut dire que vous allez bien ensemble ! Repos ! (elle sort) L'Adjudant-chef Bâton : (les deux gendarmes se décontractent) Merci Madame ! Ce compliment nous va droit au cur. Je le disais encore ce matin au Colonel Hilaleu Madame Patachon : " Il a le - Goût du - Bâton ! " Mon dieu mais quelle équipe ! Votre hiérarchie, à la gendarmerie, vous la jouez au Scrabble ou vous êtes abonnés au Canard enchaîné ? L'Adjudant-chef Bâton : Je ne sais pas Madame et je ne suis pas certain de tout comprendre à vos beaux compliments Le gendarme stagiaire Goudu : Moi non plus chef ! Madame Patachon : (Soupir navré) Hélas !
La bonne : (entrant sans regarder et tenant un poulet dans chaque main ; elle se prend les pieds dans un tapis et se récupère in extremis devant les deux gendarmes) Et pour ce soir Madame les veut comment ses poulets ? Madame Patachon : Quels poulets encore ? La bonne : Ben (silence gêné puis doucement elle insiste) Ceux-là... Madame Patachon : C'est bon ! Débrouillez-vous ! Vous trouverez bien une idée, en cherchant un peu...
L'Adjudant-chef Bâton : Vous inquiétez pas ! On a l'habitude... Le gendarme stagiaire Goudu : Chef ! Jai compris ! Madame Patachon : Vous prendrez bien un doigt de porto... La bonne : (en sortant et bien fort) Bon sang ! Des poulets au porto ! Cest une idée quelle est la bonne, hein ? Lintello ! (elle fait de lil au gendarme stagiaire) Madame Patachon : Oui ben ! La bonne, elle disparaît ! La bonne : Elle a bon dos que jdis, la bonne ! Ici y a pas marqué " Bonbonne " ! (Elle quitte la scène à reculons) (sadressant au gendarme stagiaire) Moi cest Millie ! Et vous cest quoi mon petit poulet ? Madame Patachon : Bon ben ça va ! Maintenant elle dégaze la bonbonne ! Et elle retourne à ses poulets ! (La bonne sen va à reculons) Excusez-la. Mais elle est bonne. Le gendarme stagiaire Goudu : Ah oui ! Madame Patachon : (servant le porto) Elle est aussi un peu simplette. Vous savez, Adjudant, le petit personnel nest plus ce quil était ! L'Adjudant-chef Bâton : A qui le dîtes-vous Madame (grommelant) - ichon ! A qui le dîtes-vous ! (Regard en coin vers le gendarme stagiaire)
Monsieur Patachon : Hein ? Qui cest qui qui lui dit quoi à ma femme ? Aaaaaah ! Des fourmchs ! (il a du mal à articuler) des choumphrs ? Le gendarme stagiaire Goudu : Des stroumphs ! Monsieur Patachon : Oui ! Cest ça ! Quest-ce y veulent les les, les hip ! Les bleus ? Madame Patachon : Mon mari : Patachon ! Dans tous les sens du terme. (à Patachon). Ces messieurs sont de la gendarmerie. Il va falloir que tu texpliques ! Ils ont des questions à te poser. Moi je vous laisse entre grands garçons. Je préfère pas entendre. Je vais voir ce que fait la bonne. (elle sort) Le gendarme stagiaire Goudu : Oh ! Chef ! Jpeux y aller aussi ? Jai un petit creux ! L'Adjudant-chef Bâton : Négatif ! Tu restes avec moi ! Pour les questions, ça ira. Mais cest pour les réponses que jaurai besoin de renfort ! Le gendarme stagiaire Goudu : Mais pourquoi moi ? L'Adjudant-chef Bâton : A ton avis ? Et puis tas pas fait la Sorbonne toi ? Le gendarme stagiaire Goudu : Si chef ! Jai fait " Langues Orientales ", " Langues O ". Enfin, juste une semaine ! Le temps de comprendre L'Adjudant-chef Bâton : Tas compris quoi ? Le gendarme stagiaire Goudu : Rien justement ! L'Adjudant-chef Bâton : Oui mais tout de même ! Ca peut aider !
L'Adjudant-chef Bâton : En cours du soir seulement et par écrit et pas longtemps non plus
L'Adjudant-chef Bâton : Générique ! Le gendarme stagiaire Goudu : (Le gendarme stagiaire entonne lair de qui veut gagner des millions tin tin tin tin ! tintintintin ! tibidibidibidon ! Et termine par cette annonce : ) Qui veut gagner des années de prison ?
L'Adjudant-chef Bâton : Ah ! Il avoue !
L'Adjudant-chef Bâton : Ah ! Ben non ! ! Jsuis pacsé ! Patachon ! Cest pas la peine de résister ! Le charme ! Ca marche pas avec moi ! Le gendarme stagiaire Goudu : On sait tout ! L'Adjudant-chef Bâton : On a tout compris ! Le gendarme stagiaire Goudu : Et pourtant on na pas fait Sciences Po L'Adjudant-chef Bâton : On na pas fait Cest quoi ? Le gendarme stagiaire Goudu : Je sais pas chef ! Cest le Colonel, il me dit toujours : " Cest sûr Goudu, vous avez pas fait Sciences Po ! ". Là, je lui réponds : " Non Colonel ! jai fait Langues O, juste un petit peu ! " Et là il rit. Goudu et Bâton (ensemble) : : Ha ! ha ! ha ! (puis gros silence sérieux, lourd de réflexion)
L'Adjudant-chef Bâton : Y vous gratte où ? Micheline : Y me gratifie ! Le gendarme stagiaire Goudu : Vous voulez dire quil vous a fait des graffitis ? Micheline : Ben non ! (à part) Oh quils sont lourds ! (à Bâton) Y mrécompense de tout ce que je fais pour lui ! L'Adjudant-chef Bâton : Ah ! Tu as entendu Goudu ? Note bien les aveux de la ptite dame !
Micheline : Votre avocat patron ! Votre avocat ! L'Adjudant-chef Bâton : Ce quil nous faudrait cest un témoin Le gendarme stagiaire Goudu : Oui mais de quoi ? L'Adjudant-chef Bâton : Ca on saura quand on laura trouvé Le gendarme stagiaire Goudu : Ah ben cest vrai ! Y en a là-dedans chef ! (il réfléchit intensément) Mais où cquon va trouver un témoin qui a vu ce quon a pas vu, qui sait ce quon sait pas et quon sait pas c que cest quil a vu quon sait pas ? Le Directeur (entrant furieux) : Cest pas bientôt fini ce pataquès ? Parce que le public, il commence à simpatienter. Il a vu le début ; il veut voir la fin ! Et ça nen finit pas ! Et puis jai des troupes qui attendent moi ! Le gendarme stagiaire Goudu : Il nous manque un témoin. L'Adjudant-chef Bâton : Tss tss tss tss ! " Il a vu le début et il veut voir la fin " " Il a vu le début " (intense réflexion, son il soudain sillumine) Bandant mais cest bien dur ! Des témoins, on en a et même on en a plein ! Le gendarme stagiaire Goudu : Ah bon ?
L'Adjudant-chef Bâton : Eh bien voilà ! Tas tout compris ! Maintenant la question subsidiaire : ils nous regardent pourquoi ? Le gendarme stagiaire Goudu : Euh ! Parce quon les regarde ? (moue navrée de Bâton) Enfin patron moi je ne sais pas ! Faudrait peut-être leur demander ! L'Adjudant-chef Bâton : Ben justement cest ça ! Les voilà nos témoins ! Ils ont tout vu depuis le début ! Ils vont nous dire ce quon na pas vu ! Le gendarme stagiaire Goudu : (silence dubitatif) L'Adjudant-chef Bâton : Oh ! Toi tes pas sorti de la cuisse à Jennifer ! Le gendarme stagiaire Goudu : Ben chef ! Jai fait " langues O " moi jai pas fait " Star Ac " ! L'Adjudant-chef Bâton : Cest vrai mon tout petit ! (sur un ton de fausse douceur puis sénervant) Mais tu vas me chercher un témoin nom de dieu et quça saute ! Un qui ne dort pas de préférence ! Le gendarme stagiaire Goudu : A vos ordres chef !
Scène dimprovisation :
Les deux russes montent sur scène pour être interrogés.
Micheline : Mais je les reconnais ! Cest les discrets !
L'Adjudant-chef Bâton : Ah ! Justement Mademoiselle, ça nous regarde ! Cest peut-être bien le mobile ! (Elle hausse les épaules)
Micheline : Ah ! non ! ça ne va pas recommencer ! Si vous vous moquez encore de mon nom jappelle le Directeur ! La bonne et lhôtesse : (ensemble, entrant chacune par un côté de la scène) On ma sonnée ? Micheline : Mais non pas vous ! Le Directeur ! Lhôtesse : Ah bon ! Dommage ! La bonne : Oui cest dommage ! Enfin tant pis ! Moi je retourne à mon piano ! Le Directeur (apparaissant tout débraillé) : Oh cque ça traîne ! Allons au fait ! Monsieur Patachon : Ah ! Alonzo ? Mais z y fête quoi ? Kekchose au zoo ? Et pourquoi pas au formule 1 ? Vroum ! Alonzo ? Micheline : Non ! Tout va bien, rendormez-vous !
Monsieur Patachon : La dérivée ! la rédévi ! la vraie ridée ! (ad libitum) L'Adjudant-chef Bâton : Que vous avez été payés par Patachon Le gendarme stagiaire Goudu : Pour affaffiner fa femme ! Monsieur Patachon : En petites coupures ! Madame Patachon (traversant les mains en lair) : Ciel ! Mon rôti ! L'Adjudant-chef Bâton : Pour lui permettre de convoler avec la Sal Heu ! Seu Avec la secrétaire ! Micheline : Voilà cest mieux ! Monsieur Patachon : Mais cest pô vrai ! Le gendarme stagiaire Goudu : Voyons Monsieur Patachon ! pourquoi vouloir vous débarrasser de (gêné) ? Monsieur Patachon : Ben elle chauffe plus ! Elle pompe mais elle chauffe plus ! L'autre inconnu (Ki) : Cest que ça coûte cher à lentretien ces vieux machins ! L'Adjudant-chef Bâton : Cest insensé ! Rendormez-vous ! (à linconnue) A vous. Avouez ! Connaissez-vous ce monsieur ?
L'autre inconnu (Ki) : Ben voyons Patron ! Cest la grosse commission les petites coupures Linconnue : (cherchant à le faire taire du regard) Mais Ki ! L'Adjudant-chef Bâton : Ben lui ! Linconnue : Non ! Ki, cest lui ! L'autre inconnu (Ki) : Oui je suis Ki ! Alors Patron ? Ca vous revient ? Les zakouski dans la petite cause de gêne ? Chut ! Hein ? Et boum ! Y a plus de problème ! Lassurance voit pas ! L'Adjudant-chef Bâton : Ah ! On les tient ! Le téléphone sonne. Micheline va répondre. Micheline : (sortant des coulisses un combiné à la main) Maison de Patachon des entreprises Patachon, jécoute ! Oh ! Cest pas vrai ? Y a des dégâts ? Hein ? Comment des poils ? Bon ben ça va ! Ah ! Elle est morte ! Je vais essayer de lui annoncer Micheline : (entrant visiblement embêtée) Patron ! Y a un problème. Monsieur Patachon : Cétait qui ?
Monsieur Patachon : (comme soulagé) Ah bon ! L'autre inconnu (Ki) : Vous voyez Patron ! Je vous lavais bien dit : les zakouski à retardement cest très efficace et cest pratique. Ca a sauté là-bas et nous on est ici, avec ces messieurs ! Ça nous fait un mobile imparable ! L'Adjudant-chef Bâton : hum ! hum ! Voilà donc le fin mot de lhistoire ! Le gendarme stagiaire Goudu : Jai compris chef ! On était sur une fausse piste ! Le Patachon sest mis en cheville avec les russes, non pas pour éliminer sa femme, comme on la cru dès le début L'Adjudant-chef Bâton : Mais pour faire sauter sa chaudière et la remplacer aux frais de lassurance. L'autre inconnu (Ki) : Flûte ! On est fait ! Monsieur Patachon : Zut en effet ! Linconnue : Nous avons juste rendu petit service à Patachon Cest pas un crime ! Le gendarme stagiaire Goudu : Oui mais tout de même mon adjudant-chef ! Cest une escroquerie à lassurance ! L'Adjudant-chef Bâton : Tas raison ! Ca paiera le déplacement ! Passe-leur les minettes ! La bonne et lhôtesse : On est là ! L'Adjudant-chef Bâton : Oh non pas vous ! Quant à vous Patachon, votre compte est bon ! Pour le meurtre dune chaudière, ça va chercher dans les Euh ! Ouf ! Au moins Si cest pas plus ! Préméditation ! Escroquerie ! Vous êtes dans de beaux draps ! Comme on dit, vous êtes pas sortis de la taverne ! Le gendarme stagiaire Goudu : De lauberge ! De lauberge, adjudant ! Monsieur Patachon : Ben ! Justement ! Je veux parler à mon guacamole ! Micheline : Votre avocat patron ! Votre avocat ! NOIR Les saluts
FIN
Et le pique-nique qui a suivi !
|