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Du Rififi chez Patachon

Acte I :

scène 1
scène 2
scène 3
scène 4
scène 5
scène 6

Acte II

scène 1
scène 2
scène 3
scène 4
scène 5
scène 6
scène 7

Acte III

scène 1
scène 2
scène 3
scène 4
scène 5
scène 6
scène 7

 

distribution (par ordre d'entrée en scène)

Micheline Salsifis (secrétaire) : Marie Nédélec
L'inconnue (genre mafieux russe ou ...) : Delphine Morvan
L'hôtesse (soignée, souriante, genre minette) : Nolwenn Raguénes
Ki (le bras droit de l'inconnue) : Christophe Corre
Monsieur Patachon (chef d'entreprise) : Brieuc Le Guern
La femme de ménage (rock) : Marlène Quiniou
Madame Patachon (sa femme, bourgeoise) : Lara Bienfait
La fille Patachon : Solène Pochon
La Tante Mimi : Delphine Bronnec
Tante Agathe (sourde du côté droit) : Sandrine Yvinec
Mémé (âgée mais fûtée) : Sandrine Yvinec (Tifenn Marrec)
La bonne (affûtée) : Maud Bretesché
Le Directeur du théâtre : Egan Artois
La cousine Sophie (danseuse au Paradis Latin) : Amandine Omnes
L'adjudant-chef Baton (expérimenté) : Pierre-Yves de Damas
Le gendarme stagiaire Boudu (tendre et simplet) : Adrien Capitaine

du Rififi chez Patachon

 

une pièce de
Thierry Cohard

 

2007

La pièce qui suit est une version courte (1H) créée pour un théâtre scolaire de bon niveau déjà... Elle sera augmentée, amplifiée, retravaillée, affinée pour le théâtre professionnel.
Mais attendez un peu ou faites-le vous-même, si le coeur vous en dit... :o))

PHOTOS prises le 20 avril 2007 à Guipavas par ©Yves BOULLOC'H

Cliquez sur les photos pour les agrandir !

 

 

ACTE I scène 1

Un bureau – un téléphone – un ordinateur – un agenda – un miroir – un magnétophone – un vase vide – un mouchoir dans la poche du patron

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Le téléphone sonne. Micheline est en train de se maquiller. Elle laisse un peu sonner en soupirant. Puis finalement décroche.

Micheline (d’une voix d’hôtesse de l’air mais mécanique) : – Allô ! Etablissements Patachon, Bonjour ! Ne quittez pas une opératrice va vous répondre. (Elle met en marche le magnétophone, repose le combiné et finit tranquillement de se maquiller en sifflotant). (Un temps). (Elle éteint le magnétophone et reprend le combiné en se regardant dans le miroir). Allô ! Bonjour ! Micheline Salsifis à votre service ! Que puis-je pour vous ? Oui… Oui… Oui… Vous êtes Madame ? De Roquencourt ! Comme le triangle ? A Versailles. Ne quittez pas je vérifie ! (Même jeu de magnétophone et miroir) Madame de Roquencourt : 17 rue des Réservoirs à Versailles, c’est bien ça ? Oui ! Je vous écoute ! Oui… oui… oui… Quel modèle ? Ah ! La Juste Sèche. Excellent choix ! Oui… Oui… Oui… Oh ! Non ! C’est pas vrai ! Comment ça ? Vous avez des fuites avec la Juste Sèche ? Non ! Ah ! C’est très gênant ! Oh que c’est gênant ! Et beaucoup ? Non ! Souvent ! Ah ! Et que puis-je faire pour vous ? Un réparateur ? bien sûr ! Nous en avons en magasin. Ne quittez pas ! J’appelle tout de suite le service technique. (même jeu de magnétophone et miroir. Hurlant à la cour) Gérard ! ! ! Gérard ! ! ! (même jeu) Excusez-moi ça ne répond pas. J’essaye une autre ligne (même jeu). (Hurlant au jardin) Robert ! ! ! Robert ! ! ! (même jeu) Je suis désolée. Toutes les lignes sont occupées. Vous voulez qu’on prenne rendez-vous ? Bien sûr ! Quand vous voulez. Ah ! Non ! Cette semaine c’est complet. Avec les soldes de Juillet vous comprenez… Je peux vous proposer… disons, fin novembre ? Non ? C’est urgent ! Oui ! Ça fuit, je comprends. Et vous n’avez pas de pressing à proximité ? Des serpillières ? Non plus ! Bon ! Ben écoutez, ne quittez pas ! je vais voir ce que je peux faire. (même jeu) Bon éventuellement j’ai une petite place le 14 en fin de matinée, ça ira ? Ah ! Non ! Novembre ! On fait comme ça ? Non ! Vous passer qui ? Le patron ? Ah non ! Il est en dérangement, je veux dire en déplacement pour un dépannage. Je ne sais pas ! Allô ! Madame de Roquencourt ? Allô ? Allô ? (elle raccroche avec une moue dubitative)

 

 

ACTE I scène 2

Pendant la conversation téléphonique un individu étrange est entré (costume et chapeau blancs, lunettes noires). Il a inspecté les lieux du regard puis s’est assis sur une chaise face à la porte d’entrée.

Passage de l'hôtesse portant un large panneau :

" Si vous voulez que l’individu ait
un accent RUSSE levez la main droite
un accent UKRAINIEN levez la main gauche"

Micheline : – Monsieur ! Monsieur ? ... Madame ? Vous désirez ?

L’inconnue : – Rien ! Merci Mademoiselle.

Micheline (un temps) : – Comment ça, rien ? Vous avez dû vous tromper Madame ! Ici on vend des machines à laver, on les installe, on les répare et quelquefois… on les reprend. Alors en général les clients viennent pour quelque chose : une réclamation, un renseignement… Mais croyez-moi, ils ne viennent jamais pour rien. Vous voulez un renseignement ?

L’inconnue : – Non merci, Mademoiselle ! Je ne veux rien. J’attends.

Micheline : (se levant) Mais vous attendez quoi à la fin ? C’est pas un hall de gare ici !

L’inconnue : – J’attends votre patron !

Micheline : – Oh ! La la la la ! Mais ma pauvre dame, c’est que vous pouvez attendre longtemps ! Il est en réparation !

L’inconnue : – Comment ?

Micheline : – Ben oui ! Il vérifie la tuyauterie d’une cliente qui a une fuite.

L’inconnue : – Pardon ?

Micheline : – Ben ! La cliente a installé elle-même sa machine. Elle a téléphoné récemment, en début d’année, parce qu’elle fuyait. Alors mon patron la répare. (voyant que l'autre ne comprend pas). Enfin quoiqu’il en soit, ça risque de durer longtemps. On ne sait jamais avec les clientes. Quand elles sont en panne elles sont très demandeuses ! Non ! Non non non ! Je ne peux pas vous laisser perdre votre temps. Et puis dans dix minutes j’ai ma pause ! Allez venez ! On va prendre rendez-vous, ce sera beaucoup plus simple. Fin novembre, ça vous va ?

L’inconnue : – Non mademoiselle ! J’ai rendez-vous avec votre patron. A midi. Rendez-vous pris par téléphone. J’ai un peu d’avance.

Micheline : – Mais on ferme à midi ! C’est ma pause déjeuner !

L’inconnue : – Justement il a dit : "  On sera plus tranquilles pendant la pause des employés… "

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(à ce moment un autre inconnu entre, même tenue)

L'autre inconnu : – ça y est Patron, j'ai garé la limousine devant le commissariat.

L'inconnue : – c'était la seule place disponible bien sûr !

L'autre inconnu : – non ! il y avait une devant la poissonnerie, mais l'odeur de la morue et du maquereau ça vous plombe le cuir...

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L'inconnue : – c'est bon ! Vous avez bien mis le macaron ?

Micheline : (piquée) – Excusez-moi ! Vous avez bien dit que Monsieur Patachon, mon patron, pensait qu'il "serait plus tranquille pendant la pause des employés" ?

L’inconnue : – Exact et il a ajouté : " Plus de discrétion… "

Micheline : – Ah oui ! Il perd rien pour attendre celui-là… A son retour, il peut toujours courir : j’m’y collerai pas !

L’inconnue : – Merci Mademoiselle merci ! Vous plus vous inquiéter de nous. Vous avoir certainement beaucoup travail en retard. Nous j’attendre.

Micheline : – D’accord ! Puisque c’est comme ça, vous attendre dans salle d’attente, là ! (elle le pousse vers la salle d’attente) Et vous aussi, le larbin ! Moi donner coup de fil personnel. Discrétion nécessaire. Allez hop ! au placard !

NOIR

 

 

ACTE I scène 3

Patachon entre avec un bouquet de violettes à la main. Il lui tend les lèvres et le bouquet. Furieuse, elle le toise à distance.

Monsieur Patachon : Bonne fête Micheline !

Micheline : – C’est ça ! C’est bien ma fête ! Ca va être la vôtre aussi ?

Monsieur Patachon : Ah ! Tu t’en souviens ! Comme c’est mignon ! Tiens pour me faire pardonner.

Micheline : (un instant attendrie) Oh ! Des violettes… (se reprenant) Vous faire pardonner de quoi ?

Monsieur Patachon : Euh ! Rien ! Comme ça… un acompte ! Nous les hommes on est parfois si maladroit. Alors les violettes, c’est tendre… C’est comment dire… tendre et discret !

Micheline : – Ah ! Ben justement ça tombe bien ! Regardez ce que j’en fais de votre discrétion (elle plante les violettes à l’envers dans un vase, éclaboussant tout) Là ! Voilà ! Comme ça c’est plus discret. Ca évite qu’on jase ! Bon ! C’est pas tout ! Là je suis en pause. Alors bonjour chez vous ! Ca doit pas être sa fête tous les jours à Madame Patachon…

Monsieur Patachon : (médusé qui éponge l’eau avec un mouchoir) Mais Micheline ?

Micheline : – Non ! Micheline elle est partie ! Elle se casse en pause à grande vitesse, la Micheline ! Ah ! Si ça vous intéresse, y a un gugusse dans la salle d’attente qui fait aussi dans la discrétion. Je vous laisse tranquilles !

Monsieur Patachon : Il est arrivé. C’est bien. (gêné, se justifiant maladroitement) Un problème matériel. Rien de très important. Je l’ai pris en plus, exceptionnellement. Il m’a paru sympathique… C’est ça ! Sympathique et pressé. Comme toi d’ailleurs ! Allez file ! Tu vas être en retard !

Micheline : – Non mais ça va ! Je suis en pause, je fais ce que veux et j’ai pas besoin de détails. Monsieur le Directeur de l'entreprise Patachon fait ce qu’il veut de ses problèmes matériels, moi je m’en tape le cocotier. Après tout je ne suis que la secrétaire de Monsieur, sa bonniche aux doigts de fée, sa chose quand ça l’arrange… Alors salut ! (elle attrape son sac à main, son miroir et elle sort)

Monsieur Patachon : Non mais quelle mouche la pique ! Ah ! les femmes…

 

 

ACTE I scène 4

Il se reprend, vérifie sa tenue, entre dans la salle d’attente, cherche du regard l’inconnu qui s’est caché derrière la porte.

Monsieur Patachon : (apercevant l’inconnu derrière le porte – les gonds du côté du public) Ahhh !

L‘inconnue : – Monsieur Patachon, je suppose ?

Monsieur Patachon : (signe de tête affirmatif) Et vous êtes Monsieur… (regardant plus attentivement) Madame ?

L’inconnue : – Chut ! (Il vérifie que la secrétaire est sortie) Pas de nom, je vous ai dit ! Pas de nom, surtout. Ou alors appelez-moi Jules.

L'autre inconnu : (sortant de derrière une patère ou une plante verte) C'est un truc à lui ! se faire appeler Jules !

Monsieur Patachon : Ahhhhhh ! Et lui c'est qui ?

L'inconnue : – C'est ça.

Monsieur Patachon : Quoi ça ? C’est qui ?

L'inconnue : C'est ça ! C’est Ki ! Ki c'est son nom !

L'autre inconnu (Ki) : "Mon nom est Ki" ! C'est ça ! Je suis Ki !

L'inconnue : – Ki ! Surveille la porte ! Monsieur Patachon, je n'ai pas confiance dans votre secrétaire. Elle a des doutes. J'ai entendu.

Monsieur Patachon : Mais non ! Pensez-vous ! Elle est un peu nerveuse. La lune peut-être… Ou alors c'est sa fête. Mais ne vous inquiétez pas je réponds de sa discrétion. Passons dans mon bureau Monsieur… Euh ! Madame Jules… On sera plus tranquille pour causer.

(ils passent dans le bureau après quelques courbettes, Patachon finalement en premier, puis l'inconnue, puis Ki qui surveille la porte avec un air idiot)

 

 

ACTE I scène 5

Monsieur Patachon : Bien ! Je vous en prie ! Asseyez-vous ! On m’a assuré que votre… organisation, travaillait en toute discrétion.

L’inconnue : – Exact.

Monsieur Patachon : Jamais de problèmes ?

L’inconnue : – Non ! Jamais !

Monsieur Patachon : Jamais de complications ?

L’inconnue : – Jamais rien d'important ni rien de compliqué n’a survécu.

L'autre inconnu (Ki) : Notre organisme est spécialisé dans la suppression pure et simple des complications.

L’inconnue : – Bravo ! Il a bien dit ça. Merci Ki ?!

Monsieur Patachon : Euh ! Merci Ki ! Je vois… Et il n’y a jamais eu non plus de pépin à posteriori pour le commanditaire ?

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L’inconnue : – Comment dites-vous ? Comment vous parler moi ?

L'autre inconnu (Ki) : Comment avez-vous l'audace de parler à Jules ! Pépins ? Postérieurs ?

L’inconnue : – Vous vous trompez spécialité à nous, Monsieur Patachon !

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Monsieur Patachon : Oh ! Mon dieu mais pas du tout ! C’est une façon de parler ! Je voulais dire : " Pas de problèmes pour le client après le règlement de l’affaire ? "

L’inconnue : – Ahhh ! Nous préfère ! Non pas problème pour client après lui faire petite commission.

L'autre inconnu (Ki) : (Ki se penche à l'oreille droite de l'inconnue qui se tourne par dessus son épaule gauche - même jeu à l'envers) Pardonnov patron ! Vous avez dit "une grosse commission !"

L’inconnue : – Excuzof Patachon ! Je me tromper de mots ! Français très compliqué pour russe blanc ! Je veux dire grosse commission...

L'autre inconnu (Ki) : En petite coupures...

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L’inconnue : – C'est ça ! Merci Ki ?!

Monsieur Patachon : Euh ! Merci Ki ! (après réflexion) Vous voulez sans doute parler d’argent ? C’est ça : la commission !

L’inconnue : – Natureski ! Quoi d’autre ?

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Monsieur Patachon : Non, non rien ! rien ! C’est bon ! Euh ! Sinon, euh ! Si je peux me fermettre…

L’inconnue : – Bien sûr ! bien sûr ! Faire mettez-vous ! Faire mettez-vous ! Allez !

Monsieur Patachon : Euh oui ! Comment comptez-vous vous y prendre ?

L’inconnue : – Pour éliminer petite cause de gène ?

Monsieur Patachon : S’il vous plaît ! Chut ! Oui, c’est ça, pour la faire disparaître…

L’inconnue : – En général c’est détails que client veut pas savoir. Vous comprendre, si par malheur enquête, c'est mieux vous pas connaître petits détails techniques.

L'autre inconnu (Ki) : C’est plus croyant…

Monsieur Patachon : Crédible !

L’inconnue : – Si vous voulez...

Monsieur Patachon : Oui mais tout de même je risque gros…

L’inconnue : – Pas si travail bien fait.

Monsieur Patachon : Oui mais comment m’en assurer ?

L’inconnue : – Vous faire confiance.

Monsieur Patachon : Oui ! Sans doute… Mais vous savez Monsieur… Madame Jules et vous monsieur Ki, dans mon métier la confiance n’exclut pas le contrôle, cela dit sans vouloir vous vexer, bien sûr, vous comprenez ?

L’inconnue : – Oui ! C’est pareil pour moi.

L'autre inconnu (Ki) : Oui ! C’est pareil pour nous ! Nous faire confiance que vous payer grosse commission en petites coupures.

L’inconnue : – Nous contrôler confiance.

L'autre inconnu (Ki) : Et si vous oublier grosse commission, nous faire à vous petites coupures… Comprenduski ?

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Monsieur Patachon : Bien entendu ! bien entendu ! Alors ? Vous allez vous y prendre comment ?

L’inconnue : – Je vais dire à vous : nous ajouter quelques zakouski dans la consommation de petite chose gênante…

L'autre inconnu (Ki) : Et puis plus rien ! Fini ! Kaputski !

L’inconnue : – Après, vous pouvoir changer pour une neuve !

Monsieur Patachon : Ah ! C’est bien ça ! Je veux dire les Zakouski c’est bien ! Mais vous êtes sûr que ce petit quelque chose sera indétectable…

L’inconnue : – Zakouski petite dose… L’assurance voit pas.

Monsieur Patachon : C’est important ! Vous comprenez ! Les assurances ne marchent qu’en cas d’accident ou s’il s’agit d’une défaillance naturelle due à l’âge…

L’inconnue : – Je comprends, Patachon, c’est fond commerce à moi…

Monsieur Patachon : Je sais bien ! Je sais bien ! Mais je suis tout de même inquiet…

L’inconnue : – Rassurez-vous ! Nous ferons petite opération dans les règles de l’art et si vous avoir alibi, vous pas inquiété.

Monsieur Patachon : Justement ! Parlons-en ! Vous pensez agir quand ?

L’inconnue : – Dites seulement quel moment petite chose accessible et laissez faire nous.

Monsieur Patachon : Eh bien ! Par exemple dimanche prochain nous avons un dîner de famille, oh ! de la famille très éloignée ; Il y a même des étrangers un peu bizarres… Ho ! Pardon ! Enfin je ne les connais pas bien et ils seront très nombreux, je serai très occupé, très entouré aussi… Enfin je…

L’inconnue : – Mais parfait ! Parfait ! Dimanche prochain ? D’accord !

L'autre inconnu (Ki) : Dimanche couic ! Dimanche petites coupures…

Monsieur Patachon : C’est entendu ! Je n’oublierai pas ! D’ailleurs je le note…

NOIR

 

 

ACTE I scène 6

Entreprise fermée. La femme de ménage fait le ménage version rock après la fermeture des bureaux. Elle découvre le papier compromettant...

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La femme de ménage : – C’était une ménagère, et ron et ron petit Patachon, c’était une ménagère qui chassait les moutons ! chon chon ! qui chassait les moutons !

NOIR - changement de décor - interlude musical (par exemple la mort du cygne) – dans le noir on entend une voix de répondeur : " vous avez demandé la gendarmerie ne quittez pas… Un gendarme-stagiaire va vous répondre !" (2x) puis

Voix-off ou enregistrée : – Gendarme-stagiaire Goudu ! J’égoute ?

Dans le noir la voix de la femme de ménage : – Ah bon ?

 

 

ACTE II scène 1

Intérieur soigné – salle à manger rustique – une grande table et deux bancs. On entend crier :

Madame Patachon : (depuis les coulisses) – Non ! Ça va pas ! Ça va pas ! Ça va pas ! Je ne m’en sortirai jamais !

Monsieur Patachon : (entre en scène mais parle en direction de la coulisse) – Mais quelle idée aussi d’inviter toute la famille en même temps. Des cousins éloignés ! On n’est même pas sûr qu’ils parlent français… On ne les a jamais vu qu’en photo sur l’arbre généalogique de la tante Mimi ! En version Minimoys ! Alors débrouille-toi ! C’est ta famille après tout !

La fille (entrant) : – Mais qu’est-ce qui se passe ici ? On vous entend crier dans toute la maison !

Monsieur Patachon : – Il se passe que ta mère a des problèmes insurmontables !

La fille : Du genre ?

Monsieur Patachon : Le plan de table pour ce soir ! Elle n’arrive pas à l’équilibrer. Y a tellement de gens dans la famille qu’on ne connaît pas !

La fille : (avec un sourire) Le cousin Peter !

Monsieur Patachon : Oui ! En particulier ! Le cousin Peter ! On ne sait rien de lui… Ah ! si ! qu’il est sourdingue de l’oreille gauche et alsacien ! Avec la tante Agathe que ta mère a prévue de mettre à côté seulement parce qu’elle partage a priori le même goût pour la bière… Ca nous fait une de ces choucroutes garnies, ça !

La fille : Je ne comprends pas !

Monsieur Patachon : Allons réfléchis un peu ! Il est sourd à gauche. Ta mère, qui entend transformer un repas de famille en conversations de bistrot… Ne me demande pas pourquoi, je n’en sais rien ! Eh bien ! ta mère n’a rien trouvé de mieux que placer tante Agathe qui est sourde à droite, à gauche du sourd à gauche. Tu saisis ?

La fille : Attends faut voir ! (elle mime) Effectivement ! Ca pose des problèmes de communications : Agathe ze blues et Peter Pan…

Monsieur Patachon : Voilà !

La fille : M’enfin ! c’est pas compliqué ! Il suffit d’inverser : Y a qu’à mettre la tante Agathe à droite du cousin Peter qui est sourd à gauche.

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Monsieur Patachon : (réfléchissant) C’est pas idiot ça ! Tu devrais en parler à ta mère (réfléchissant alors qu’elle se dirige vers la coulisse) ! Hop ! Là ! Stop, ça ne va pas non plus !

La fille : Ah bon ! Pourquoi ?

Monsieur Patachon : T’as un crayon ?

La fille : Non !

Monsieur Patachon : On s’en passera ! Imagine ! Si tu mets le sourd à gauche, à gauche du sourd à droite, tu crée à table une coupure, une césure, un no-man’s-land ! Tout ce qui vient de la gauche du couloir des bouchés ne transite pas à droite, et lycée de Versailles !

La fille : Et ça c’est grave ?

Monsieur Patachon : Grave non, on peut pas dire… mais c'est gênant ! Si la salière se trouve à la droite du binôme de sourds et que toi tu es à leur gauche, tu peux toujours courir pour qu’ils te passent le sel.

La fille : Beh ! Tu fais circuler l’information dans l’autre sens !

Monsieur Patachon : Mais pas du tout ! Sois pas idiote ma fille ! Dans l’autre sens c’est la même chose ! Ta demande tombe, après déformations du téléphone arabe familial, dans l’oreille droite, la sourde oreille, de la tante Agathe. Résultat rien ! Régime sans sel…

La fille : (écroulée de rire) C’est effrayant !

Monsieur Patachon : (soupir) T’es comme ta mère toi !

La fille : Ben non papa ! Tu as raison ! La communication c’est le sel de la Vie !

Monsieur Patachon : C’est ça ! Moque-toi ! Mais en attendant je connais une salière qui risque de manquer à mon rosbif !

La fille : (après réflexion) Oh ! Mon dieu !

Monsieur Patachon : Quoi encore ?

La fille : Et si la salière se trouve entre les deux sourds, juste au milieu ! Tintin pour la récupérer !

Monsieur Patachon : Ho ! Catastrophe… Remarque ! On peut toujours se lever !

La fille : Je te rappelle, mon petit papa, que dans notre famille ça ne se fait pas ! On doit toujours demander la permission et encore jamais avant la fin du repas !

Monsieur Patachon : On fera une exception. Après tout, ta mère se lève bien pour commander à la bonne de servir le rosbif !

La fille : C’est pas pareil !

Monsieur Patachon : Non ! Bien sûr ! C’est son job !

(la fille sort en haussant les épaules)

 

 

ACTE II scène 2

La mère entre.

Madame Patachon : (satisfaite) – Problème résolu !

Monsieur Patachon : – Depuis quand ?

Madame Patachon : – Là ! Tout de suite ! Regarde (elle lui montre le plan de table) Je mets Mémé ici, à côté de toi, … Le cousin Peter, Wolfgang…

Monsieur Patachon : – Comme ça oui ! (après réflexion) Ah ! mais non ! Ca ne va pas ! Tu oublies quelque chose !

Madame Patachon : – Quoi ?

Monsieur Patachon : – Peter et Wolfgang, côte à côte !

Madame Patachon : – Pourquoi pas ! Ils ont fait la guerre ensemble ! Ca leur fera un sujet de conversation !

Monsieur Patachon : – Ensemble ? Tu as raison… mais pas du même côté !

Madame Patachon : – Ca change quoi ?

Monsieur Patachon : – Ben ! Ça change que Peter, alsacien et juif, n’a pas un excellent souvenir des camps de vacances en Allemagne, si tu vois ce que je veux dire. Et Wolfgang est autrichien…

Madame Patachon : – Oui ! Et alors ?

Monsieur Patachon : – Tu ne te souviendrais pas de son nom en entier, par hasard ?

Madame Patachon : – Bah ! Non ! La tante Mimi me parlait toujours du petit Wolgang, de l’Autrichien, sans préciser ! Et comme c’est elle qui l’a invité…

Monsieur Patachon : – Et bien moi je me le suis tapé, l’arbre généalogique de ta tante Mimi avant de me payer ta famille ! Oui ! C’était l’examen d’entrée ! Sinon pas de mariage, pas de dot, pas d’entreprise Patachon, pas d’héritage et tout le toutim ! C’est que la Mimi, sur les principes, elle est à cheval ! On ne vous impose pas ce chemin de croix, à vous, les pièces d’origine…

Madame Patachon : – Oui je sais ! Ça fait quinze ans que tu me saoule avec ton calvaire de pièce rapportée… Malheur au sacrifié !

Monsieur Patachon : – C’est ça je te saoule ! N’empêche que ton cousin Wolfgang Amadeus Adolf Gebels je suis capable, moi, d’en décliner l’identité ! J’ sais pas pourquoi, son patronyme, je l’ai retenu…

Madame Patachon : – Et puis alors ? Qu’est-ce que ça change ? Gebels ça s’écrit sans O ! Bien sûr c’est pas de la même famille !

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Monsieur Patachon : – Oui mais Adolf ?

Madame Patachon : – Adolf, Rudolf, Gudule ou Alphonsine. Ca ne veut rien dire ! Et depuis le temps y a prescription !

Monsieur Patachon : – Prescription ? Pour Wolfgang, j’imagine ! Ca doit bien l’arranger Adolf Gebels !

Madame Patachon : – En phonétique !

Monsieur Patachon : – Oui mais quand même ! La " Prescription " du côté du cousin Peter, d’après ce que je sais de sa vie, ça m’étonnerait beaucoup !

Madame Patachon : (réfléchissant) – Hum ! Dans ce cas on met Mémé au milieu ! A force de parler tricot elle finira bien par les raccommoder…

Monsieur Patachon : – Tu as toujours une solution à tout ! (jetant un œil sur le plan de table) Remarque on peut bien essayer ! Tu déportes Mémé Tricot, je me retrouve à côté de ta filleule Sophie, qui est danseuse au Paradis Lapin, je ne perds pas au change, moi ça me va !

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Madame Patachon : – J’imagine. Tu vas encore pencher du côté où tu louches. M’en fout ! Je suis juste en face de toi et ne t’inquiète pas, je t’aurais à l’œil, même sous la table !

Monsieur Patachon : – Voyons Mimine pour qui tu me prends ?

Madame Patachon : – Pour ce que tu es, vieux dégoûtant ! De toutes façons, y a pas d’autre solution… Alors on fait comme ça !

 

 

ACTE II scène 3

Le Directeur du théâtre entre sur scène pendant que derrière lui les comédiens changent le décor.

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Le Directeur : – (long silence) Mesdames, Messieurs, les petits enfants… En raison d’un mouvement de grève des intermittents du spectacle, auxquels nous accordons malgré tout et sincèrement notre soutien, il nous est matériellement impossible de représenter devant vous la scène du dîner. De plus les petites cuillères n’ont pas été livrées et le lave-vaisselle du théâtre est en panne depuis qu’une certaine personne, dont par compassion je tairai le nom, a voulu y blanchir son boa. Ajoutons à cela que la production connaît depuis quelques années un dépassement budgétaire récurrent du fait de l’inconséquence de notre metteur en scène. Enfin, pour toutes ces raisons dont une seule serait suffisante, il n’y aura pas de dîner ce soir. D’ailleurs quel intérêt y avait-il pour vous à assister à ce repas sans pouvoir y goûter ? Hein les petits enfants ? Je dis : aucun. Je dis : tant mieux. Je dis : on l’a échappé belle !

En compensation, des friandises et des billets de loto gagnants vous seront gracieusement offerts durant l’entracte à l’accueil du théâtre (mettre ici le nom du théâtre ou de la salle où se joue la pièce). Pour les récupérer il vous suffira de donner clairement et distinctement à l’hôtesse, le mot de passe suivant : " On raconte avoir vu le Quetzalcoatl au Popocatepetl ou au Titicaca " Voilà c’est simple. Il est inutile de répéter, je crois. Vous avez tous compris. Ah ! oui ! une précision : bien entendu celui qui bafouille perd sa place dans la queue. Et aussi : aujourd’hui, exceptionnellement puisque nous avons pris du retard, l’entracte ne durera que deux minutes.

Voilà ! Je vous prie de bien vouloir nous excuser pour ce désagrément indépendant de notre volonté et je vous souhaite malgré tout un excellent spectacle, avec ou sans dîner…

 

 

ACTE II scène 4

NOIR. En fond sonore : " on n’est pas là pour se faire engueuler… "

Madame Patachon, sa fille, Mémé, tante Mimi au salon après déjeuner.

Madame Patachon : – Mais voyons, tante Mimi, qu’est-ce qui vous a pris d’entonner justement cette chanson-là ?

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Tante Mimi : – Je ne sais pas. C’est ce petit vin aussi. Et puis, le cousin Peter… il n’a pas arrêté de nous vanter les mérites de la choucroute alsacienne…

La fille : – " Arrhhh ! La saucisse de Strasbourg, qu’il disait, c’est pas comme la Francfort dont on fait à tort tout un plat…"

Toutes : (ensemble) – …de mauvaise choucroute !!!

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Tante Mimi : – Alors je ne sais pas pourquoi, mais moi, de les voir ainsi se chamailler avec le Wolfgang, comparer leurs saucisses, se crêper la choucroute… je n’en peux plus ! Je me lève…

Mémé : – La moutarde te monte au nez !

Tante Mimi : – C’est ça et alors…

Toutes : – Et alors ? (sur l’intonation de Zorro)

Tante Mimi : (Debout chantant le regard fixe, militaire) – " Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine … "

La fille : – V’là qu’çà la reprend !

Madame Patachon : – Ça a jeté un froid !

Mémé : – Oui tout à fait ! Ambiance congelée !

La fille : – D’un coup on n’a plus entendu un bruit. Chacun s’est figé dans son geste. A part les ploc ploc de la purée qui en profitait pour dégouliner entre les dents et retomber en goutte à goutte dans les assiettes…

La bonne : (en passant) – Ah oui ! Ça faisait tout à fait maison de vieux !

Madame Patachon : – Oh ! Vous ma fille on ne vous a pas sonnée !

La bonne : – Je ne faisais que passer !

Madame Patachon : – Eh bien finissez !

La bonne : – Je passe, je passe… (repassant dans l’autre sens, un fer à repasser à la main) D’ailleurs je repasse !

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Mémé : – Or c’est à ce moment précis, que Patachon…

Madame Patachon : – Sans se lever, cet entêté, veut s’emparer de la salière…

Tante Mimi : – la salière au petit bouchon…

Madame Patachon : – Juste au moment où les convives étaient béatement bouche bée !

La fille : – Chacun bavant…

Mémé : – Dégoulinant…

La fille : – De purée fine entre les dents…

Madame Patachon : – Patachon qui s’avance…

Mémé : – Et saisit la salière…

Tante Mimi : – Par le petit bouchon entre les sourds d’oreille : la tante Agathe et le Peter.

Tante Agathe : – C’est vrai, on n’entend pas tout ! Mais tant pis !

La fille : – Or la salière est trop chargée…

Mémé : – Et le bouchon est dévissé…

La bonne : – Comble de drame !

Madame Patachon : – Ainsi chut la salière en plein dans la purée de ce pauvre Peter !

La fille : – Ploc ! Splash !

Mémé : – Qui en fut tout éclaboussé !

Toutes : (ensemble) – Ploc ! Splash ! Pauvre Peter !

Madame Patachon : – Et encore on eut pu passer sur ce détail…

Tante Mimi : – Une tâche bien jaune de purée gluante…

Madame Patachon : – Ornait le plastron satiné – Ploc ! Splash ! – du costume trois pièces du cousin Peter !

Tante Mimi : – Qu’il avait loué pour l’occasion !

Toutes : (ensemble) – Pauvre Peter !

La fille : – la tante Agathe rit :

Tante Agathe : – Ah Ah Ah Ah ! Ah Ah Ah Ah !

Madame Patachon : – Les autres revenus de leur saisissement, au fond d’eux n’en pensaient pas moins…

La fille : – Et tante Agathe sans avoir tourné sa langue dans bouche…

Mémé : – Qu’elle avait pleine de purée…

Madame Patachon : – Dit en cet instant dramatique…

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Toutes : (ensemble) – Oyez ! Oyez !

Tante Mimi : – S’adressant au pauvre Peter :

Toutes : (ensemble) – Pauvre Peter !

Tante Agathe : – " C’est amusant ! Cette petite étoile jaune de purée sur votre plastron ! "

Toutes : (ensemble) – Pauvre Peter !

Tante Mimi : – Qui était juif et déporté à l’origine, rappelons-le !

Toutes : (ensemble) – Ah non !

 

 

ACTE II scène 5

Le Directeur : – (entrant, visiblement excédé) Holà ! Holà ! Holà ! Mais qu’est-ce qui se passe ? Arrêtez tout ! Vous vous croyez où, là ?

Tante Mimi : – Hou là !

Le Directeur : – Ici c’est un théâtre, pas un forum de poésie ; c’est pas un opéra non plus !

Mémé : – Pourquoi pas un opéra bouffe ?

Le Directeur : – Je vous pose une question, je vous pose une question ; c’est quoi déjà le sujet de la pièce ?

Tante Mimi : – Une histoire de famille ?

La fille : – Non ! Un repas de famille !

Tante Agathe : – Ca a quelque chose à voir avec les poulets !

Mémé : – Et la purée aussi !

Le Directeur : – Mais pas du tout du tout ! (lisant le pitch) " On soupçonne un directeur d’entreprise de vouloir faire assassiner sa femme pour les beaux yeux de sa secrétaire " ? C’est pourtant simple !

Madame Patachon : – Ciel ! Mon mari ! (elle s’évanouit)

Le Directeur : – Ranimez-la !

La bonne : – J’arrive ! (elle lui verse un verre ou un seau d’eau au visage)

Le Directeur : – Mais c’est vraiment n’importe quoi ! (Criant) Alexandra !

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L’hôtesse : – Oui chef !

Le Directeur : – C’est bien vous qui m’avez conseillé cet auteur ?

L’hôtesse : – Oui chef !

Le Directeur : – Eh bien vous êtes virée !

L’hôtesse : – Mais mon boa ?

La fille : – Il est viré aussi !

Le Directeur : – Exactement ! Bon on reprend et on s’efforce de recentrer sur le vrai sujet de la pièce !

Tante Agathe : – Oui ! La purée !

Le Directeur : – Mais non ! L’assassinat commandité ! Je vous en supplie ! Jouez ce qui était prévu ! C’est dans le contrat ! Je veux de l’assassinat putatif !

Madame Patachon : – (elle s’évanouit) Ciel ! Mon mari !

L’hôtesse : – On m’a sonnée ? On me rappelle ?

Le Directeur : – Mais non ! Mais non !

L’hôtesse : – Bon ben j’y vais ! J’croyais pourtant ! Je retourne à ma permanente !

Mémé : – C’est ça ! C’est bon !

Le Directeur : – Ranimez-la !

La bonne : – J’arrive ! (elle se louppe et asperge le Directeur)

Le Directeur : – Vous ! Ça suffit ! (il sort en chassant la bonne du plateau)

La bonne : – OK ! D’accord ! J’ai du ménage ! Mais faut pas qu’elle oublie mes gages !

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La fille : – On lui dira.

 

 

ACTE II scène 6

La cousine Sophie : – (entrant visiblement énervée) J'en ai marre, parce que je suis top modèle, d'être prise pour une blonde !

La fille : – Ben v’là aut’ chose !! (s’adressant directement à elle) Mais tu ES blonde !

La cousine Sophie : – Je sais... Mais c'est pas ce que je veux dire !

La fille : – Moi si !

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Madame Patachon : – Ma fille, si vous ne mettiez pas comme ça vos avantages en avant, ça n'arriverait pas !

La cousine Sophie : – Et vous voulez que je les mette où ? … Vous sortez de la douche ?

Madame Patachon : – Pas sous le nez de mon mari ! …T’occupes !

La cousine Sophie : – J'y peux rien. C'est vous qui avez fait le plan de table ! C'est pas de ma faute s'il penche le Patachon. Vous n'avez qu'à le tenir ! Et de toute façon je ne serais pas la première... Vous voulez un mouchoir ?

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Madame Patachon : – Qu'est-ce que vous voulez dire ? … Ça ira, merci !

La cousine Sophie : – C'est pas moi qui le dit ! … Je vous en prie.

Madame Patachon : – Mais qui dit quoi ?

La cousine Sophie : – Vous savez bien... Tout le monde le sait... (à la fille) Mais dis-lui-toi !

La fille : – Ah ben non ! C’est ma mère ! Et puis maintenant que t'as commencé, termine !

Madame Patachon : – Terminer quoi ? Commencé quoi ? Vous allez accoucher à la fin !

La bonne : (passant) : – C'est vrai que ça jase et comme on dit : y a pas de fumée...

Madame Patachon : – Oh ! Vous ça va ! A la vaisselle !

La bonne : – J'y cours, j'y vais ! Je vous laisse laver votre linge en famille...

Madame Patachon : – Bon alors ? J'écoute.

La cousine Sophie : – Eh bien ! Puisque vous insistez... Voilà : il y a quelque chose entre votre mari et sa secrétaire... A l'apéritif il n'a pas arrêté m'en parler. Et Salsifis par ci, et Salsifis par là ! Salsifis, ça suffit ça suffit ! C'est bien simple, j'étais au bord de l'indigestion...

Toutes (sauf madame Patachon et Sophie) : – Ciel ! Son mari !

Madame Patachon : – Non pas cette fois ! C’est trop humide ! Je change de disque !

Tante Mimi  : – Mais alors quoi ?

Madame Patachon : – Alors… heu… Alors ça : (s’adressant à Sophie) Ma petite fille ! Ecoutez-moi bien, je ne le répéterai pas : ce ne sont que des ragots ! (hurlant) Vous entendez ? Des ragots !

Tante Agathe : – Quoi du ragoût ? Il reste du ragoût ?

La fille : – Mais non tantine ! Du ragot ! Qu’est-ce que tu me fais dire : des ragots !

La cousine Sophie : (à la fille) – Dis ! Du ragoût après le dessert elle est pas un peu... (geste significatif, un doigt à la tempe) hein ?

La fille : – Pas plus que ça ! Elle est sourde et... (à part) elle est blonde aussi.

Madame Patachon : – Bon ça suffit ! Reprenons !

 

 

ACTE II scène 7

 A ce moment précis on sonne

Madame Patachon : – Qu’est-ce que c’est encore ? C’est pas le moment !

La bonne : – C’est la Salsifis pour votre mari !

Madame Patachon : – Ah ! Mais elle tombe bien celle-là ! Amenez-la-moi !

La bonne : – Oui chef !

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Micheline : – Bonjour Mesdames, Madame Patachon ! Je vous dérange peut-être ?

Madame Patachon : – Ah oui ! Enfin non ! Alors… Comme ça vous voulez mon mari ?

Micheline : – Ben oui !

Madame Patachon : – Ben oui ! (à part) Quelle insolente !

Micheline : – C’est pour une petite affaire !

Madame Patachon : – (la regardant de la tête aux pieds avec mépris) Je vois !

Micheline : – Ca concerne sa petite entreprise…

Madame Patachon : – Rien que ça !

Micheline : – Qui est aussi un peu la mienne…

Madame Patachon : – Eh ben voyons ! Ne vous gênez pas !

Micheline : – Sans me vanter, je suis quand même sa petite main !

La bonne : – (sifflant) Bravo le coming-out !

Madame Patachon : – (à la bonne) Oh vous ! Occupez-vous de vos fesses !

La fille : – (outrée) Maman !

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La cousine Sophie : – C’est bien mon intention. (à part) Et puis au moins j’sais où c’qu’elles sont !

Madame Patachon : – Vous marmonnez ?

La bonne : – Moi ? Non ! J’y vais !

Madame Patachon : – Oh ! Et vous la galerie ! Arrêtez de béer ! Rendez-vous utiles ! Allez me chercher Patachon ! Hop ! Exécution !

Toutes sauf Micheline et madame Patachon : – Oui chef ! (elles sortent au pas militaire)

(Silence)

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Micheline : – Dites-moi Madame Patachon, votre père était bien militaire ?

Madame Patachon : – Oui mais pourquoi ?

Micheline : – Non rien ! comme ça…

(Elles s’assoient toutes les deux et se regardent en chiens de faïence) 

 

 

ACTE III scène 1

 2 gendarmes arrivent par le public avec bruit de motos, gyrophare et lampe torche…

Le gendarme stagiaire Goudu : – Chef ! Chef ! Vous croyez que c'est bien là ?

L'Adjudant-chef Bâton : – Résidence Bidochon je te dis que c'est ici ! Regarde ! Tu sais pas lire ?

Le gendarme stagiaire Goudu : – Si chef mais là c'est la résidence Patachon ! Pe-A Te-A Che-on ! Patachon !

L'Adjudant-chef Bâton : – Patachon ? Bidochon ? Cornichon ? C'est pareil mon bichon ! Y z’ont dû faire une faute de frappe…

Le gendarme stagiaire Goudu : – Oui mais alors je frappe quand même ?

L'Adjudant-chef Bâton : Ben oui ! Comme d’habitude. Tu frappes et on discute après ! (Goudu frappe)

L'Adjudant-chef Bâton : – Bonjour madame ! Adjudant-chef Bâton, gendarme Goudu ! Est-ce qu’on peut voir votre mari ?

Mémé : – Mon mari ? Vous arrivez un peu tard !

L'Adjudant-chef Bâton : – Ah ! Bon ?

Mémé : – Mon mari ? Je l'ai enterré depuis 20 ans !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Comment ça ? Monsieur Pâlichon ?

Mémé : – Ah ! Non ! Mon mari est né Gontran de La Minaudière !

L'Adjudant-chef Bâton : – Ah pardon ! Enchanté !

Mémé : – Et il est mort pareil…

L'Adjudant-chef Bâton : – Oups ! Je suis désolé !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Et le… Chon-chon ?

Mémé : – Qui ? Patachon ! Ah ! C’est le mari de ma nièce.

L'Adjudant-chef Bâton : – Et on peut le voir ?

Mémé : – Mais je ne sais pas s’il est visible… A la fin du repas il était dans un état avancé… D’ailleurs on le cherche…

Madame Patachon : (depuis les coulisses) – Qu’est-ce que c’est encore ?

Mémé : – Vous feriez bien de venir voir ! Ma fille, il y a là deux gendarmes qui cherchent après votre mari.

Madame Patachon : (depuis les coulisses) – Des gendarmes ? Des vrais ?

Mémé : – Je ne sais pas s’ils sont vrais ! En tous cas ils sont là !

 

 

ACTE III scène 2

Madame Patachon : – (apparaissant, des billets à la main) C’est très bien mes amis ! On a déjà tous les calendriers : la Poste, les pompiers, le service des eaux, …Mais tenez ! Voilà pour vos orphelins (elle met un billet de 20 euros entre les doigts de Bâton) Et revenez quand vous voulez !

L'Adjudant-chef Bâton : – Mais on est déjà là ! On ne va pas revenir !

Madame Patachon : – C’est vrai ! Tenez ! Et ça c’est pour vos veuves ! Allez ! Vous avez certainement du travail ! (elle lui donne un autre billet de vingt euros)

L'Adjudant-chef Bâton : – Justement Madame, vous ne comprenez pas : nous sommes en service.

Le gendarme stagiaire Goudu : – Nous venons interroger votre mari.

Madame Patachon : – Ah ! Bon ? (Elle reprend les 40 euros) Le dimanche de Noël ? Y a pas à dire : vous faîtes du zèle !

(silence lourd d’incompréhension)

Madame Patachon : – Je dis : vous êtes bien zélés !

L'Adjudant-chef Bâton : – Ah mais ! Pardon Madame, si vous m ‘autorisez ! Nous on n’est que motorisés ! Les gendarmes ailés c’est une autre brigade, hélicoptères !

Madame Patachon : – Je vois… Et vos noms ?

Le gendarme stagiaire Goudu : – (au garde-à-vous) Goudu !

L'Adjudant-chef Bâton : – (au garde-à-vous) Bâton !

Madame Patachon : – " Goût du - Bâton ? " C’était prédestiné !

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(silence des gendarmes)

Mémé : – Elle veut dire que vous allez bien ensemble ! Repos ! (elle sort)

L'Adjudant-chef Bâton : – (les deux gendarmes se décontractent) Merci Madame ! Ce compliment nous va droit au cœur. Je le disais encore ce matin au Colonel Hilaleu…

Madame Patachon : – " Il a le - Goût du - Bâton ! " Mon dieu mais quelle équipe ! Votre hiérarchie, à la gendarmerie, vous la jouez au Scrabble ou vous êtes abonnés au Canard enchaîné ?

L'Adjudant-chef Bâton : – Je ne sais pas Madame et je ne suis pas certain de tout comprendre à vos beaux compliments…

Le gendarme stagiaire Goudu : – Moi non plus chef !

Madame Patachon : – (Soupir navré) Hélas !

 

 

ACTE III scène 3

La bonne : (entrant sans regarder et tenant un poulet dans chaque main ; elle se prend les pieds dans un tapis et se récupère in extremis devant les deux gendarmes) – Et pour ce soir Madame les veut comment ses poulets ?

Madame Patachon : – Quels poulets encore ?

La bonne : – Ben (silence gêné puis doucement elle insiste) Ceux-là...

Madame Patachon : – C'est bon ! Débrouillez-vous ! Vous trouverez bien une idée, en cherchant un peu...

La bonne : (tournant dangereusement autour du gendarme stagiaire) – En cherchant un peu... je pourrais les plumer, les embrocher et les rôtir... Les envelopper de beaucoup d’amour, faire monter la sauce, leur beurrer le croupion et… les déguster avec délectation…

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Madame Patachon : – C'est çà ! Très bien ! Ça ira ! Merci !

La bonne : (Elle s’en va vers la cuisine et saisie d’un doute… revient sur ses pas) – Et ceux-là... qu'est-ce qu'ils veulent ?

Madame Patachon : – Ben voyons, Emilie ? Je vous en pose des questions ? Occupez-vous de vos poulets, moi j'ai les miens... Excusez-moi ! C’est les nerfs ! ça m’a échappé...

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L'Adjudant-chef Bâton : – Vous inquiétez pas ! On a l'habitude...

Le gendarme stagiaire Goudu : – Chef ! J’ai compris !

Madame Patachon : – Vous prendrez bien un doigt de porto...

La bonne : (en sortant et bien fort) – Bon sang ! Des poulets au porto ! C’est une idée qu’elle est la bonne, hein ? L’intello ! (elle fait de l’œil au gendarme stagiaire)

Madame Patachon : – Oui ben ! La bonne, elle disparaît !

La bonne : – Elle a bon dos que j’dis, la bonne ! Ici y a pas marqué " Bonbonne " ! (Elle quitte la scène à reculons) (s’adressant au gendarme stagiaire) Moi c’est Millie ! Et vous c’est quoi mon petit poulet ?

Madame Patachon : – Bon ben ça va ! Maintenant elle dégaze la bonbonne ! Et elle retourne à ses poulets ! (La bonne s’en va à reculons) Excusez-la. Mais elle est bonne.

Le gendarme stagiaire Goudu : – Ah oui !

Madame Patachon : – (servant le porto) Elle est aussi un peu simplette. Vous savez, Adjudant, le petit personnel n’est plus ce qu’il était !

L'Adjudant-chef Bâton : – A qui le dîtes-vous Madame… (grommelant) - ichon ! A qui le dîtes-vous ! (Regard en coin vers le gendarme stagiaire)

 

 

ACTE III scène 4

Monsieur Patachon : Hein ? Qui c’est qui qui lui dit quoi à ma femme ? Aaaaaah ! Des fourmchs ! (il a du mal à articuler) des choumphrs ?

Le gendarme stagiaire Goudu : – Des stroumphs !

Monsieur Patachon : Oui ! C’est ça ! Qu’est-ce y veulent les… les, les… hip ! Les bleus ?

Madame Patachon : – Mon mari : Patachon ! Dans tous les sens du terme. (à Patachon). Ces messieurs sont de la gendarmerie. Il va falloir que tu t’expliques ! Ils ont des questions à te poser. Moi je vous laisse entre grands garçons. Je préfère pas entendre. Je vais voir ce que fait la bonne. (elle sort)

Le gendarme stagiaire Goudu : – Oh ! Chef ! J’peux y aller aussi ? J’ai un petit creux !

L'Adjudant-chef Bâton : – Négatif ! Tu restes avec moi ! Pour les questions, ça ira. Mais c’est pour les réponses que j’aurai besoin de renfort !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Mais pourquoi moi ?

L'Adjudant-chef Bâton : – A ton avis ? Et puis t’as pas fait la Sorbonne toi ?

Le gendarme stagiaire Goudu : – Si chef ! J’ai fait " Langues Orientales ", " Langues O ". Enfin, juste une semaine ! Le temps de comprendre…

L'Adjudant-chef Bâton : – T’as compris quoi ?

Le gendarme stagiaire Goudu : – Rien justement !

L'Adjudant-chef Bâton : – Oui mais tout de même ! Ca peut aider !

Monsieur Patachon : Youyouyouyou !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Il dit qu’il est content !

L'Adjudant-chef Bâton : – Merci ! Ca j’ai compris !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Je savais pas que vous aviez fait langues O vous aussi !

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L'Adjudant-chef Bâton : – En cours du soir seulement et par écrit et pas longtemps non plus…

Monsieur Patachon : Eh ! Les les les… gen..gen… heu ! Je rame ! Et c’est… c’est quoi mes.. mes questions ? Hein ?

L'Adjudant-chef Bâton : – C’est rien Monsieur Chonchon ! Des histoires de potaches ! Vous pouvez pas comprendre… Bon ! C’est parti !

Le gendarme stagiaire Goudu : – (Le gendarme stagiaire fredonne un roulement de tambour)

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L'Adjudant-chef Bâton : – Générique !

Le gendarme stagiaire Goudu : – (Le gendarme stagiaire entonne l’air de qui veut gagner des millions – tin tin tin tin ! tintintintin ! tibidibidibidon ! Et termine par cette annonce : ) Qui veut gagner des années de prison ?

Monsieur Patachon : Je jure de dire la dérivée, toute la vrédérivrée, rien que l’arrivée des révi ! Hip !

L'Adjudant-chef Bâton : – Monsieur…

Le gendarme stagiaire Goudu : – Patachon, Pe-A Te-A Che-On ! (il fait comme s’il tapait à la machine)

Monsieur Patachon : C’est moi ! J’égoutte ! Je suis toute ouïe !

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L'Adjudant-chef Bâton : – Ah ! Il avoue !

Monsieur Patachon : A vous ! J’ai pas dit oui ! J’avoue j’aimais ! J’aimais ! J’aimais ! J’aimais ! Jamais ! ! Hip ! A vous j’avoue que je vous aimeuh !

L'Adjudant-chef Bâton : – Qu’est-ce qu’il a dit ?

Le gendarme stagiaire Goudu : – J’suis pas très sûr… mais je crois qu’il vous aime !

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L'Adjudant-chef Bâton : – Ah ! Ben non ! ! J’suis pacsé ! … Patachon ! C’est pas la peine de résister ! Le charme ! Ca marche pas avec moi !

Le gendarme stagiaire Goudu : – On sait tout !

L'Adjudant-chef Bâton : – On a tout compris !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Et pourtant on n’a pas fait Sciences Po…

L'Adjudant-chef Bâton : – On n’a pas fait… C’est quoi ?

Le gendarme stagiaire Goudu : – Je sais pas chef ! C’est le Colonel, il me dit toujours : " C’est sûr Goudu, vous avez pas fait Sciences Po ! ". Là, je lui réponds : " Non Colonel ! j’ai fait Langues O, juste un petit peu ! " Et là il rit.

Goudu et Bâton (ensemble) : –: Ha ! ha ! ha ! (puis gros silence sérieux, lourd de réflexion)

 

 

ACTE III scène 5

Micheline : (entrant) – Ah ! Ben ! Vous v’là ! Mais ça va pas ?

Monsieur Patachon : Si ! Si ! Ma biche. Mais ces messieurs ont décidé de me cuisiner après le repas ! (La bonne traverse la scène un fer à repasser dans la main, un poulet dans l’autre, lançant des œillades au gendarme stagiaire) Le repassage heu ! C’est pas sage ! Hip ! J’ai le hoquet ! Hip ! Pardon mais elle fait quoi ici heu… l’infirmière ?

Micheline : – C’est pas l’infirmière ! C’est la bonne !

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Le gendarme stagiaire Goudu : – Oui ! Elle est bonne !

Monsieur Patachon : Youyouyouyou !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Il dit qu’il est content !

Micheline : – Ça m’étonnerait ! Dans quel état vous m’l’avez mis !

L'Adjudant-chef Bâton : – (Suspicieux) Vous m’l’avez mis ? Il est à vous ?

Micheline : – Ben c’est tout comme ! Je fais son boulot, y m’gratifie !

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L'Adjudant-chef Bâton : – Y vous gratte où ?

Micheline : – Y me gratifie !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Vous voulez dire qu’il vous a fait des graffitis ?

Micheline : – Ben non ! (à part) Oh qu’ils sont lourds ! (à Bâton) Y m’récompense de tout ce que je fais pour lui !

L'Adjudant-chef Bâton : – Ah ! Tu as entendu Goudu ? Note bien les aveux de la p’tite dame !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Oui chef ! Bravo chef ! Mais… Euh ! Je tape quoi ?

L'Adjudant-chef Bâton : – Que la dame en question fait l’apéro-pâté… la pierre à péta… petit pat à sienne… pour le Monsieur qui devient de fait son procrasténi… son proscré pas net… Oh ! Tape que madame Micheline avoue jouer les morues pour son Patachon de maquereau !

Micheline : – Non mais des fois c’est quoi ce délire ?

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Monsieur Patachon : (tombant de sa chaise) Moi je m’inscris en porte-à-faux ! Je n’ai jamais aimé le poisson ! Et la morue c’est trop salé !

L'Adjudant-chef Bâton : – Ca va être dur ! Ils se rétractent (pendant ce temps Patachon essaie de se relever)

Monsieur Patachon : Exactement ! Je ne parlerai qu’en présence de mon Guacamole !

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Micheline : – Votre avocat patron ! Votre avocat !

L'Adjudant-chef Bâton : – Ce qu’il nous faudrait c’est un témoin…

Le gendarme stagiaire Goudu : – Oui mais de quoi ?

L'Adjudant-chef Bâton : – Ca on saura quand on l’aura trouvé…

Le gendarme stagiaire Goudu : – Ah ben c’est vrai ! Y en a là-dedans chef ! (il réfléchit intensément) Mais où c’qu’on va trouver un témoin qui a vu ce qu’on a pas vu, qui sait ce qu’on sait pas et qu’on sait pas c’ que c’est qu’il a vu qu’on sait pas ?

Le Directeur (entrant furieux) : – C’est pas bientôt fini ce pataquès ? Parce que le public, il commence à s’impatienter. Il a vu le début ; il veut voir la fin ! Et ça n’en finit pas ! Et puis j’ai des troupes qui attendent moi !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Il nous manque un témoin.

L'Adjudant-chef Bâton : – Tss tss tss tss ! … " Il a vu le début et il veut voir la fin "… " Il a vu le début "… (intense réflexion, son œil soudain s’illumine) Bandant mais c’est bien dur ! Des témoins, on en a et même on en a plein !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Ah bon ?

L'Adjudant-chef Bâton : – Ben oui ! Regarde abruti ! Tu vois quoi ?

Le gendarme stagiaire Goudu : – Rien ! (il met une main en visière) … Ah si ! Des gens assis !

L'Adjudant-chef Bâton : – Ah ! Des gens qui font quoi ?

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Le gendarme stagiaire Goudu : – Ben comme ils sont assis, ils ne font pas grand chose… Y en a bien un ou deux qui rient…

L'Adjudant-chef Bâton : – Et avec leurs yeux ils font quoi ?

Le gendarme stagiaire Goudu : – Ben on dirait qu’ils nous regardent !

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L'Adjudant-chef Bâton : – Eh bien voilà ! T’as tout compris ! Maintenant la question subsidiaire : ils nous regardent pourquoi ?

Le gendarme stagiaire Goudu : – Euh ! Parce qu’on les regarde ? … (moue navrée de Bâton) Enfin patron moi je ne sais pas ! Faudrait peut-être leur demander !

L'Adjudant-chef Bâton : – Ben justement c’est ça ! Les voilà nos témoins ! Ils ont tout vu depuis le début ! Ils vont nous dire ce qu’on n’a pas vu !

Le gendarme stagiaire Goudu : – (silence dubitatif)

L'Adjudant-chef Bâton : – Oh ! Toi t’es pas sorti de la cuisse à Jennifer !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Ben chef ! J’ai fait " langues O " moi j’ai pas fait " Star Ac’ " !

L'Adjudant-chef Bâton : – C’est vrai mon tout petit ! (sur un ton de fausse douceur puis s’énervant) Mais tu vas me chercher un témoin nom de dieu et qu’ça saute ! Un qui ne dort pas de préférence !

Le gendarme stagiaire Goudu : – A vos ordres chef !

 

 

ACTE III scène 6

 

Scène d’improvisation :

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Goudu ramène un spectateur sur scène. Celui-ci (ou celle-ci) est interrogé(e) comme témoin par les deux gendarmes en présence de Patachon qui cuve et de Micheline qui fulmine.

Les deux gendarmes doivent amener le témoin à dire qu’il a vu deux russes blancs, du genre mafieux, négocier l’élimination de la vieille au profit de la jeune pour une coquette somme en petites coupures.

Le témoin doit désigner les deux russes dans le public qui sont aussitôt interpellés par le gendarme stagiaire Goudu.

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Les deux russes montent sur scène pour être interrogés.

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ACTE III scène 7 (fin)

 

Micheline : – Mais je les reconnais ! C’est les discrets !

L'Adjudant-chef Bâton : – Vous les trouvez vraiment discrets ?

Micheline : – Ben ! Autant que vous !

Monsieur Patachon : Ca c’est pas faux !

Micheline : – Et puis ça ne vous regarde pas ! C’est une histoire entre lui et moi !

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L'Adjudant-chef Bâton : – Ah ! Justement Mademoiselle, ça nous regarde ! C’est peut-être bien le mobile ! (Elle hausse les épaules)

L'Adjudant-chef Bâton : – Mouais ! On y reviendra ! A nous deux mes zoziaux !

Le gendarme stagiaire Goudu : – On est quatre, chef ! Nous on est deux ; eux ils sont deux. Ca fait quatre. Avec Monsieur Patachon, mademoiselle Salsifis, … (il compte sur ses doigts) Je pose deux et je retiens rien…

L'Adjudant-chef Bâton : – Oui ! bon ! ben ! Patachon, Salsifis, ça suffit !

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Micheline : – Ah ! non ! ça ne va pas recommencer ! Si vous vous moquez encore de mon nom j’appelle le Directeur !

La bonne et l’hôtesse : – (ensemble, entrant chacune par un côté de la scène) On m’a sonnée ?

Micheline : – Mais non pas vous ! Le Directeur !

L’hôtesse : – Ah bon ! Dommage !

La bonne : – Oui c’est dommage ! Enfin tant pis ! Moi je retourne à mon piano !

Le Directeur (apparaissant tout débraillé) : – Oh c’que ça traîne ! Allons au fait !

Monsieur Patachon : Ah ! Alonzo ? Mais z ‘y fête quoi ? Kekchose au zoo ? Et pourquoi pas au formule 1 ? Vroum ! Alonzo ?

Micheline : – Non ! Tout va bien, rendormez-vous !

L'Adjudant-chef Bâton : – Bon ! Je disais : vous les deux blancs, à vous, avouez ! Vous m’entendez ? Hein ! Les deux blancs ! Oui et qu’ça saute !

L'autre inconnu (Ki) : Qu’on avoue quoi surtout à vous ?

Le gendarme stagiaire Goudu : – (la bonne se présente illico avec deux verres de blanc sur un plateau) Mais qu’est-ce que c’est ?

La bonne : – Ben les deux blancs !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Maman je craque !

L'Adjudant-chef Bâton : – Oui ! Bon ! Ça va ! Merci quand même ! (ils vident leur verre cul sec ) Alors avouez !

L’inconnue : – Pardon ! C’est quoi qu’on doit avouer ?

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Monsieur Patachon : La dérivée ! la rédévi ! la vraie ridée ! (ad libitum)

L'Adjudant-chef Bâton : – Que vous avez été payés par Patachon…

Le gendarme stagiaire Goudu : – Pour affaffiner fa femme !

Monsieur Patachon : En petites coupures !

Madame Patachon (traversant les mains en l’air) : Ciel ! Mon rôti !

L'Adjudant-chef Bâton : – Pour lui permettre de convoler avec la Sal… Heu ! Seu… Avec la secrétaire !

Micheline : – Voilà c’est mieux !

Monsieur Patachon : Mais c’est pô vrai !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Voyons Monsieur Patachon ! pourquoi vouloir vous débarrasser de… (gêné) ?

Monsieur Patachon : Ben elle chauffe plus ! Elle pompe mais elle chauffe plus !

L'autre inconnu (Ki) : – C’est que ça coûte cher à l’entretien ces vieux machins !

L'Adjudant-chef Bâton : – C’est insensé ! Rendormez-vous ! (à l’inconnue) A vous. Avouez ! Connaissez-vous ce monsieur ?

L’inconnue : – (regardant Patachon qui s’est affaissé) Vu comme ça… Non !

Le gendarme stagiaire Goudu : – (qui relève la tête de Patachon) Et sous cet angle ?

L’inconnue : – Peut-être oui… Peut-être non…

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L'autre inconnu (Ki) : Ben voyons Patron ! C’est la grosse commission… les petites coupures…

L’inconnue : – (cherchant à le faire taire du regard) Mais Ki !

L'Adjudant-chef Bâton : – Ben lui !

L’inconnue : – Non ! Ki, c’est lui !

L'autre inconnu (Ki) : Oui je suis Ki ! Alors Patron ? Ca vous revient ? Les zakouski dans la petite cause de gêne ? Chut ! Hein ? Et boum ! Y a plus de problème ! L’assurance voit pas !

L'Adjudant-chef Bâton : – Ah ! On les tient !

Le téléphone sonne. Micheline va répondre.

Micheline : – (sortant des coulisses un combiné à la main) Maison de Patachon des entreprises Patachon, j’écoute !  Oh ! C’est pas vrai ? Y a des dégâts ? Hein ? Comment des poils ? Bon ben ça va ! Ah ! Elle est morte ! Je vais essayer de lui annoncer…

Micheline : – (entrant visiblement embêtée) Patron ! Y a un problème.

Monsieur Patachon : C’était qui ?

Micheline : – Non non ! C’était la femme de ménage au bureau. Elle a entendu du bruit à la chaufferie. Elle y est descendue avec son balai et… Patron soyez fort ! La chaudière lui a explosé au nez… au nez et à la barbe…

Monsieur Patachon : Et… C’est tout ?

Micheline : – Elle dit qu’elle a perdu des poils. Et son balai aussi. En tout cas la chaudière est morte !

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Monsieur Patachon : (comme soulagé) Ah bon !

L'autre inconnu (Ki) : Vous voyez Patron ! Je vous l’avais bien dit : les zakouski à retardement c’est très efficace et c’est pratique. Ca a sauté là-bas et nous on est ici, avec ces messieurs ! Ça nous fait un mobile imparable !

L'Adjudant-chef Bâton : – hum ! hum ! Voilà donc le fin mot de l’histoire !

Le gendarme stagiaire Goudu : – J’ai compris chef ! On était sur une fausse piste ! Le Patachon s’est mis en cheville avec les russes, non pas pour éliminer sa femme, comme on l’a cru dès le début…

L'Adjudant-chef Bâton : – Mais pour faire sauter sa chaudière et la remplacer aux frais de l’assurance.

L'autre inconnu (Ki) : Flûte ! On est fait !

Monsieur Patachon : – Zut en effet !

L’inconnue : – Nous avons juste rendu petit service à Patachon… C’est pas un crime !

Le gendarme stagiaire Goudu : – Oui mais tout de même mon adjudant-chef ! C’est une escroquerie à l’assurance !

L'Adjudant-chef Bâton : – T’as raison ! Ca paiera le déplacement ! Passe-leur les minettes !

La bonne et l’hôtesse : – On est là !

L'Adjudant-chef Bâton : – Oh non pas vous ! Quant à vous Patachon, votre compte est bon ! Pour le meurtre d’une chaudière, ça va chercher dans les… Euh ! Ouf ! Au moins… Si c’est pas plus ! Préméditation ! Escroquerie ! Vous êtes dans de beaux draps ! Comme on dit, vous êtes pas sortis de la taverne !

Le gendarme stagiaire Goudu : – De l’auberge ! De l’auberge, adjudant !

Monsieur Patachon : Ben ! Justement ! Je veux parler à mon guacamole !

Micheline : – Votre avocat patron ! Votre avocat !

NOIR

Les saluts

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FIN

 

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Et le pique-nique qui a suivi !

 

 

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